Depuis 2014, le football comorien va de l’avant. Depuis cette année-là, le football comorien a changé de couleur. Il a fondé son équipe nationale, s’est doté de sélectionneur professionnel, d’équipementier, de stades, mais aussi du slogan, «On va de l’avant», emprunté de… Tourqui Salim. Après ce 5 mars 2014 que le premier président de la Fédération de football des Comores (Ffc) de l’ère Fifa, a brandi ce slogan, le sport roi national a fait des prouesses. Ses tous premiers moments historiques, on les doit, largement, à Tourqui Salim. Ce jour-là les Comores, sous le coaching d’Amir Abdou, ont disputé leur premier match amical international à Martigues en France, contre le Burkina Faso (1-1). «Nous sommes là pour soutenir le football comorien, la jeunesse comorienne, mais aussi les activités du président Tourqui Salim», devait annoncer, le même jour, la star comorienne de la chanson, Rhoff.
Ce natif de Mitsamihuli, au nord de l’île de Ngazidja, a été le pionner de l’affiliation des Comores à la grande famille du football mondial, la Fifa. En septembre 2025, grâce au soutien de l’ancien président de la Fédération internationale de la discipline, Joseph Sepp Blatter, et de l’ancien secrétaire adjoint de la Fifa, Jérôme Champagne, les Comores ont accédé à cette plus haute instance du football mondial.«Dès l’installation de mon équipe à la tête de la fédération comorienne en 1997, notre principal objectif a été l’intégration de la Ffc à la Fifa», a rapporté à Al-watwan, en 2019, l’ancien président de la Ffc, Tourqui Salim. Il lui a fallu huit bonnes années pour relever définitivement le défi.
La Fifa, c’était lui
Tout a commencé en 2002. C’était lors du congrès de la Fifa qui s’est tenu à Séoul, en Corée du sud et auquel les Comores étaient invitées en tant que membre observateur. Accompagné de son secrétaire général, Msahazi Soilihi, l’ancien patron de la Ffc a été reçu par le secrétaire adjoint de l’instance, Jérôme Champagne, et, ensemble, ils ont étudié les procédures à suivre pour affilier à la Fifa. Mission accomplie le 26 septembre 2005 à Marrakech au Maroc où les Comores et le Soudan du sud, ont été proclamés officiellement membres de la Fifa.En 2007, Tourqui Salim allait, également, marquer l’histoire de ce sport en inaugurant le tout premier stade international de football des Comores. Celui de Mitsamihuli. L’ancien Stade Saïd Mohamed Cheikh, devient «Stade international de Mitsamihuli» et le 26 novembre 2007, il a accueilli, son tout premier match international, « Comores vs Madagascar (0-4).Voilà qu’en 2010, Tourqui Salim invite le président de la Fifa aux Comores. Joseph Sepp Blatter est accueilli à Moroni le 10 mars et cette même année, l’académie Twamaya de Mitsamihuli a vu le jour. «Je suis venu ici pour une mission de travail, sur une invitation de mon ami Salim, le président de la fédération comorienne de football. Ce grand homme bataille et se bat pour le développement du football comorien. J’apprécie ce qu’il fait, mais il faut l’accompagner», faisant allusion à l’Etat et à la presse locale, avait déclaré Joseph Sepp Blatter à l’occasion d’une conférence de presse à Mitsamihuli.
Des hommages biens mérités!
En 2012, il a été l’un des fondateurs de l’Union des fédérations de football de l’Océan indien (Uffoi), cela après être parvenu à intégrer la Ffc à l’Union des fédérations arabes (Uafa).Tourqui Salim était un président fédérateur. C’était un fonceur et un visionnaire, qui croyait dur comme fer au développement du football comorien et à son rayonnement à l’échelle internationale.«Papa Fahad» (litt. = Le père de Fahad) ou «Mfawuma Bavu» (Le roi de la région», comme on l’appelait affectueusement, a dirigé la Ffc jusqu’au 10 novembre 2017. Le lendemain, les Comores devaient disputer un match amical à Paris contre Madagascar (1-1). Ainsi fut l’histoire sportive et administrative de Tourqui Salim au niveau de la fédération.Mais l’œuvre de celui qu’Al-watwan a élu plus d’une fois «Personnalité de l’année» ne peut contenir dans une page de journal.Dans la journée d’hier, lundi 15 septembre, marquant son décès à l’âge de 66 ans, de nombreux hommages lui ont été rendus, par des sportifs, des hommes de médias et des politiciens. «Tourqui Salim était le père de quatre enfants, mais aussi le «père du football comorien», entend-on dire. Ni plus, ni moins. Un bel hommage, bien mérité.