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Trois questions à Jackson Kambi : «Je suis disposé à soutenir les arts martiaux comoriens»

Trois questions à Jackson Kambi : «Je suis disposé à soutenir les arts martiaux comoriens»

Sports | -   Elie-Dine Djouma

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Trois ans après son sacre mondial en shindokaï-kan, le karatéka Jackson Kambi pose, provisoirement, ses valises à son Mitsamihuli natal, au nord de Ngazidja. Le champion du monde nous a reçu samedi à son domicile et s’est prêté à notre «Trois questions à…». Il nous a parlé des raisons de son séjour chez ses parents, de sa retraite et de ses projets à caractère social en vue d’aider les jeunes en perdition ou encore qui ont abandonné l’école.

 


Vous n’êtes pas venu aux Comores depuis vos titres de champion de France 2014 et de champion du monde 2015. Quel est le but de votre séjour ici?


 Je viens ici, en moyenne, tous les six ans. Mais depuis 2014, j’avais un calendrier de compétitions qui a fait que je ne pouvais pas m’offrir des vacances. La même année, j’ai été champion de France de shindokaï-kan à Nice. Je devais ensuite me préparer pour un Open international afin de disputer ma qualification pour les Mondiaux de 2015. Ensuite, j’ai enchainé les compétitions jusqu’à mon dernier combat au championnat du monde de karaté kyokushin la «dream team» de Tokyo. Pendant ces années, je n’avais pas droit au repos. Aujourd’hui, j’ai tout mon temps pour me ressourcer auprès de mes proches. Je suis venu aussi pour réaliser des projets à caractère social.


Pouvez-vous les dévoiler ?


 Je voudrais reproduire ici ce que je fais à Toulouse et à Perpignan en France. Dans ces deux villes, j’enseigne les arts martiaux aux jeunes des quartiers difficiles. C’est important pour le sportif et animateur social que je suis. Des jeunes sont fragilisés à cause de la drogue ou du fait du manque d’éducation scolaire. J’ai pris l’initiative de les aider à travers le karaté. C’est un projet ouvert gratuitement à tous les jeunes intéressés. A travers les arts-martiaux, les jeunes apprendront le respect, l’honneur, le savoir-vivre et beaucoup d’autres valeurs de la vie. Actuellement, tous les après-midi j’encadre, avec mon ancien maître, Paul Karim, des jeunes sur la plage Maludja à Mitsamihuli. C’est intéressant car il s’agit, par la même occasion, des règles de la vie. Nous avons une trentaine de jeunes disciplinés qui ont la volonté d’apprendre.  


Depuis votre retraite, prise en 2016, les Comores n’ont plus brillé sur la scène du karaté mondial. Croyez-vous qu’un jour, les Comores auront un autre Jackson Kambi?


 J’y crois sauf que cela ne dépend pas seulement de moi. Il faut que les jeunes karatékas et taekwondo ka rêvent. Je suis prêt à les aider comme je l’ai débuté à Maludja. A mon arrivée, j’ai été ému par l’accueil des fédérations de karaté et de taekwondo. Le déplacement des dojos Kojogio-Ryu, Sporting club de Moroni, maitre Valahe de Chotokan et le jeune chaolin Youssef prouve qu’ils y croient. Mais il faut une structure et beaucoup d’ambitions. Je suis disponible, je veux les soutenir, mais il faut que ces jeunes aient des rêves. En juin dernier, j’ai été au Portugal pour un stage de mobilité. Après ce programme d’échange avec les professionnels du domaine, je suis disponible à aider à la promotion des compétitions locales, régionales et internationales. Car c’est dans l’exercice qu’on se forge et qu’on gagne de l’expérience.

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