L’élu de Hamahame-Mbwankuu, Soulaimana Mohamed, cherche à faire adopter «une loi» qui instituerait une subvention en soutient à l’équipe nationale A de football, les Cœlacanthes. Cela dès la prochaine session parlementaire qui s’ouvre, en principe, ce vendredi 5 octobre prochain. L’idée lui serait venue après avoir constaté la «cohésion nationale et l’engouement populaire autour de cette équipe, et la formidable promotion du pays au niveau planétaire dus aux résultats de l’équipe comorienne de football». «Je vais proposer une subvention de 500 millions de francs par an, pendant cinq ans», a précisé à Al-watwan l’élu actuellement en mission à Dakar au Sénégal. Le parlementaire compte ainsi faciliter la participation des Cœlacanthes aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2019, au Championnat d’Afrique des Nations et au Mondial qatari en 2022.
Une aubaine pour le pays
En 2015, rappelle-t-il, une loi accordant une subvention de trois milliards par an a été votée au profit de la Ma-mwe (actuelles Sonelec et Sonede) pour aider l’entreprise publique à faire face à certaines de ses charges. Ce n’est donc pas une nouveauté. «J’espère que ma loi sera adoptée. Pour le reste, il reviendra au gouvernement de voir comment venir en aide à nos footballeurs», a expliqué le député Soulaimana Mohamed qui espère que le vote de cette loi ne puisse poser problèmes au vu des progrès enregistrés par les Cœlacanthes.
Le président de la Fédération de football des Comores, Saïd Ali Saïd Athouman, estime qu’une telle loi permettrait à la fédération de «respirer». Un avis largement partagé estime que l’équipe fait des progrès et que c’est une aubaine pour le pays, mais qu’on ne peut espérer aller loin si on ne met pas à sa disposition les moyens qu’il faut. «Nous allons non seulement attirer plusieurs joueurs qui sont réticents à rejoindre les Cœlacanthes, mais nous pouvons rivaliser avec de grandes Nations du football africain, voire du monde. Nous serions les prochains Islandais du monde du football», a renchérit Saïd Ali Saïd Athouman, qui aurait déjà discuté de ce projet avec le député Soulaimana Mohamed. A ce propos, le projet semble sur la bonne voie si l’on se réfère, entre autres, aux propos de soutien du chef de l’Etat, Azali Assoumani, le 9 septembre dernier à Beit-salam. Il avait en effet affirmé que ses «collaborateurs et son cabinet vont faire en sorte que ce Cœlacanthe qu’on voulait faire disparaitre réapparaisse».
Le député Soulaimana Mohamed insiste sur le fait que les Cœlacanthes méritent le soutien du peuple comorien. Etant un élu de celui-ci, «j’ai l’obligation de proposer une loi pour aider les Cœlacanthes. Cela devrait être le cas dans le domaine de la culture notamment de la musique». Le député prend, à ce sujet, l’exemple du Sénégal qui s’est appuyé sur le talent de Youssou N’dour pour vendre, d’une façon ou d’une autre, son pays. Pour lui, les Coelacanthes constituent une «aubaine» pour le pays. Il estime que les Comores devraient avoir fait autant avec les basketteurs devenus champions de l’Océan indien, en 1979 ou avec la renommée des artistes comoriens tels que Maalesh, Boule, Abou Chihabi qui s’étaient «distingués sur le plan régional». «Nous devons rattraper notre retard aujourd’hui avec les Cœlacanthes en leur donnant la possibilité de s’épanouir et de vendre leurs talents et ceux de nos jeunes ailleurs», conclut-il. Le député Soulaimana Mohamed n’a jamais été footballeur dans sa jeunesse, mais il a dirigé le District de football de Hamahame-Mbwankuu en 1996, et co-fondé, quelques années plus tard, un club de son Mbeni natal.