L’ancien équipementier de l’équipe de football des Comores, Maana sport, tient à habiller ses supporters. Il a lancé le 20 novembre dernier deux nouveaux maillots à l’effigie de la sélection nationale dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations 2022 au Cameroun. Mais la production de ces tuniques, vertes et noires, a créés, depuis, un débat notamment dans les réseaux sociaux.
Les avis divergent. Des fans des Veri piya se demandent s’il est ou pas légal que Maane sport occupe ce créneau. Certains soutiennent que «ce n’est ni légal ni normal vu que Maana sport n’est plus l’équipementier de l’équipe». Beaucoup semblent convaincus que ce «business doit être fait seulement par Macron», l’actuel habilleur du groupe. Le rappeur international comorien, Cheikh Mc, a posté sur son compte officiel, samedi dernier, un message de soutien au président directeur général de Maana sport, Ben Amir Saadi. «Nous, on te soutient à fond», a écrit la star de la musique.
La mise en vente de ces nouveaux produits Maana n’est sans doute pas bien vue par les responsables de la fédération comorienne de football. Son président, Saïd Ali Saïd Athouman, a partagé, mardi 30 novembre, son avis sur le sujet à Al-watwan.
Ses impressions par rapport au fait que Maana propose officiellement des maillots aux supporters des Cœlacanthes alors qu’il n’a aucun contrat le liant avec la Ffc ni avec l’équipe nationale? La réponse de Saïd Ali Saïd Athouman a été celle-ci : «Il n’y a pas le logo de la Ffc et pas, non plus, de contrefaçon par rapport à notre actuel maillot ou celui qui sera bientôt proposé à l’équipe», avant de préciser : «c’est clair que c’est une opération purement commerciale. Si il y a des gens qui veulent lui faire gagner de l’argent, c’est leur choix».
«Juridiquement parlant»
Le patron de la Ffc n’a pas jugé l’opération de Ben Amir Saadi. L’avocat au barreau de Moroni, Me Abdou Elwahab Msa Bacar, pour sa part a émis un avis juridique. Avant de se lancer, il précise qu’il n’a pas les textes qui régissent la Ffc et ignore les pouvoirs de l’instance en matière de gestion du patrimoine des Coelacanthes.
«Mais le bon sens me dit qu’une action pour interdire l’affaire de Ben Amir Saadi a de fortes chances de prospérer. Je pense que les Coelacanthes sont une marque que n’importe qui ne peut utiliser à ses fins propres sans en être habilité». Dans son argumentaire, Me Abdou Elwahab Msa Bacar conclue : «si la Ffc a pris les dispositions pour protéger ses droits. Si ce n’est pas le cas, une action en justice permettrait de clarifier les choses».
Le premier concerné, le Pdg de Maana sport, dit suivre sur la toile le débat suscité par la mise en vente de ses nouveaux maillots pour les supporters des Coelacanthes. Ben Amir Saadi cadre : «certains s’emportent dans ce débat, mais tout est légal» en ajoutant : «la concurrence, de manière légale, est permise sur le marché des affaires. Dans notre production il n’y a rien d’illégal.
Nous n’avons utilisé ni le logo de la fédération ni celui de leur équipementier et le design du maillot nous appartient». Puis l’ex-manager de l’équipe des Comores devait faire la précision suivante sur les noms des joueurs qui figurent sur ses maillots. «Pour les noms qui y figurent, j’ai bien pris soins de demander aux joueurs, au coach Amiredine Abdou et à son adjoint Younes Zerdouk leur autorisation», affirme-t-il.
«Nos maillots ne sont pas destinés au personnel de la fédération, mais aux supporters. Si Macron équipe aujourd’hui la Ffc, c’est parce qu’il est venu nous concurrencer. C’est la loi du jeu», tranche, dans la foulée, Ben Amir Saadi. Comme en guise de réplique, Me Abdou Elwahab Msa Bacar abonde : «c’est aussi une question de bon sens. Ce n’est pas normal d’autant plus que l’équipementier Maana cherchait à habiller l’équipe et n’a pas eu le marché. Cela frise la triche».
«Comme en France»
Par ailleurs, le Pdg de Maana Sport se justifie en prenant l’exemple du site web français Cdiscount qui vendrait des maillots pour les enfants supporters des Bleus avec le drapeau français et les deux étoiles de l’équipe nationale de ce pays. Tant qu’il n’utilise pas Nike et le logo de la Fff, il est dans son plein droit», considère-t-il.
Selon toujours le Pdg de Maana sport, l’ancien habilleur de l’équipe de France, Le coq sportif, continuerait à vendre des produits dérivés pour les supporters des Bleus sans que cela ne choque qui que ce soit.
Pour sa part, l’ancien directeur de publication de Masiwa, Idjabou Bakari, soutient, dans un post sur Facebook : «certains oublient que c’est le supporter qui achète le maillot de son choix. Une règle élémentaire de la concurrence».
En attendant, des fanatiques des Coelacanthes commencent à comparer les nouvelles tuniques de Maana au deuxième design des maillots officiels de l’équipe des Comores. Une affaire à suivre?