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Zahara Jaffar: une battante tranquille tire sa révérence

Zahara Jaffar: une battante tranquille tire sa révérence

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Hommage. Depuis les sports, l’action sociale et l’activisme militant, elle s’est battue pour l’avènement d’idées démocratiques, de justice sociale et de progrès pour son pays et, pour ses compatriotes, la nécessité d’apprendre à s’investir dans le combat pour l’amélioration de leur condition.

 

Zahara Jaffar, n’est plus. Depuis, le vendredi 1er mai 2020, des suites d’une longue maladie. “Zahara” c’est cette jeune fille, puis cette dame que nous avons vue, depuis son jeune âge, aux Comores et en France, se battre pour que les choses changent.
Au sein du Papillon bleu des Comores au pays, et de l’Association des stagiaires et étudiants comoriens (l’Asec), en France où elle a étudié et résidé, l’ancienne joueuse de basket-ball et fille de l’ancien président du conseil de gouvernement et combattant farouche de l’indépendance des Comores – le prince Saïd Mohamed Jaffar – a milité, à différents niveaux de responsabilités pour l’avènement d’une “Culture nouvelle” Msomo wa nyumeni dans le monde sportif, des arts et de la Culture, et d’une Demokrasi mpiya au sein des milieux activistes comoriens (militant) des années 1980 et 1990 dits, alors, “anti-impérialistes” pour l’avènement d’idées résolument démocratiques, de justice sociale et de progrès pour son pays et pour la majorité de ses habitants.

De retour au pays avec son mari – l’ancien international de basket-ball, Hassani Mohamed Aboudou – Zahar a servi, au Fnuap au projet planning familial, puis à l’Ortc, avec le même courage et la même abnégation avec son objectif de toujours : celui d’aider à l’avènement de plus de justice sociale et, pour ses compatriotes, la nécessité de prendre conscience qu’il faut se battre pour espérer améliorer la vie de toutes et tous et l’épanouissement des Comores, qu’elle a tant chéries.
Au projet planning familial dans des zones pilotes, non seulement elle a fait un gros boulot mais a su porter la contradiction quand il le fallait et s’opposer aux orientations qu’elle ne trouvait pas adéquates tout en gardant la confiance du Système des Nations unies.

A l’Office de la radio et de la télévision nationale (Ortc) elle s’est investie dans les questions de santé tout en continuant à travailler avec le Système des Nations Unies (Oms) et avec des médecins, notamment d’El-Maarouf et, grâce à son intérêt pour la lutte contre le VIHSida Sida, elle a été invitée à participer à plusieurs conférences dans le monde.
Zahara Jaffar a fait beaucoup de social avec les enfants et les femmes en difficulté. Parfois ses reportages à l’Ortc, qui furent cependant souvent sources de changement, l’avaient mise en difficultés avec des médecins et des responsables de département, lui avaient valu d’être censurée et, parois même, remerciée.

Sans tamboursni trompettes

Grâce à son intense activité, elle a souvent été sollicitée pour prendre des responsabilités au niveau de la santé mais elle a toujours poliment décliné l’offre préférant se consacrer, sans tambours ni trompettes, au travail de terrain. Comme pour suivre les traces de sa mère, sa fille, Nafay, travaille, d’ailleurs, dans ce domaine de l’enfance difficile et des violences faites aux Femmes.
Au niveau du sport, en plus d’avoir pratiqué le basket-ball au niveau de l’élite féminine, Zahara aura été une des rares jeunes filles à avoir émergé dans les structures de l’encadrement de cette discipline, spécialement dans la Commission des arbitres, à l’époque, un domaine exclusivement masculin.
En ces moments de profonde tristesse pour ses deux filles et pour toute sa famille, nous nous joignons à toutes et à tous ceux qui l’ont connu et vu à l’œuvre pour lui dire un grand merci pour ce qu’elle a pu faire pour tous.

Fatoma Saïd Mohamed,
ancienne internationale de basket-ball et amie,

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