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«La Caf tente de profiter des moyens restreints de la Ffc pour obtenir la fin de la procédure», déplore le président de la Fcf :

«La Caf tente de profiter des moyens restreints de la Ffc pour obtenir la fin de la procédure», déplore le président de la Fcf :

Sports | -   Dayar Salim Darkaoui

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Le match Cameroun-Comores du samedi prochain, comptant pour la sixième et dernière journée des éliminatoires de la Can 2019, ne se joue pas que sur le terrain. Alors que les poulains d’Amir Abdou sont, depuis lundi dernier en stage de préparation à Châteauroux, en France, côté administratif la bataille fait rage. Et elle semble devoir s’étendre au-delà de cette rencontre.

 

Le match Cameroun-Comores du samedi 23 mars prochain, comptant pour la sixième et dernière journée des éliminatoires de la Can 2019, ne se joue pas que sur le terrain. Alors que les poulains d’Amir Abdou sont, depuis lundi dernier, en stage de préparation à Châteauroux, en France, côté administratif la bataille fait rage. Et elle semble devoir s’étendre au-delà de cette rencontre.
Dans une lettre, vendredi 15 mars, à la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura, la Fédération de football des Comores (Ffc) attirait l’attention de l’instance suprême du ballon rond sur le «dysfonctionnement du système de résolution des différends prévus par les statuts de la Fifa et de la Confédération africaine de football (Caf), à savoir le recours au Tribunal arbitral du sport (Tas)». En effet, d’un côté, «le Tribunal arbitral du sport a refusé à la Ffc le bénéfice de la gratuité des procédures alors que cette gratuité est expressément prévue par l’article R65 du règlement Tas dans les cas d’appels contre des décisions de fédérations internationales dans le cadre d’affaires disciplinaires». De l’autre, la Caf aurait signifié au Tas son refus de payer sa propre part de l’avance des frais de résolution du litige.

“Payer notre part
et celle de la Caf”

La Ffc se retrouve, ainsi, avec une avance de 24.000 euros à débourser, ce mercredi 20 mars, au lieu de 12.000 euros.
Pour la fédération comorienne de football, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une «tentative flagrante de la Caf de profiter des moyens restreints de la Ffc pour obtenir la fin de la procédure sans que celle-ci puisse être entendue». L’instance comorienne donnait, ainsi, à la Fifa, jusqu’au lundi 18 mars, pour appeler la Caf à se plier à ses obligations sous peine de saisir les tribunaux ordinaires égyptiens [pays où se trouve le siège de la Caf, Ndlr], «seuls susceptibles de prévenir un déni de justice».
Joint au téléphone hier, mardi, le président de la Ffc a affirmé que «la fédération n’a pas eu recours à cette solution, parce que nous pensons être en mesure de débourser la somme». Saïd Ali Saïd Athoumane dénonce une «manœuvre pour freiner la procédure». «C’est dans l’intérêt de la Caf que la procédure n’aille pas jusqu’au bout. Nous avons déposé le recours, et nous nous trouvons dans l’obligation de payer, et notre part et la leur, pour assurer le suivi. Mais une fois qu’une décision sera rendue, la Caf devra payer son dû», explique-t-il.

Limites financières
des “petites” Nations

Le patron de la Ffc dénonce, au passage, la «désinvolture» de certains responsables au niveau des ministères des Finances et de la Jeunesse des Sports qui ne saisiraient pas les enjeux de ce dossier, allant jusqu’à parler de «sabotage». «L’argument financier ne tient pas. La Ffc a obtenu une aide de la Fifa pour l’équipe nationale. Elle assure elle-même le transport et l’hébergement des joueurs. Tout ce que le gouvernement a à payer, ce sont les primes de match. Il y a vraisemblablement anguille sous roche», manifestant, ainsi, son incompréhension face au refus du gouvernement d’appuyer financièrement le dossier.
La somme totale estimée pour mener à terme la procédure est de 140.000 euros soit quelques 70 millions de francs comoriens. Une somme qui couvre les frais administratifs, les honoraires des avocats ainsi que les rémunérations des magistrats de la Cour.
La cagnotte lancée par l’équipementier des Cœlacanthes, Maana sport, a recueilli jusqu’ici dans les 18.000 euros. L’on est, donc, encore loin du compte. «Nous n’allons pas baisser les bars», assure cependant Saïd Ali Saïd Athouman. Au-delà du litige avec la Caf, avance-t-il, «la Ffc va lutter pour mettre en place en Afrique un tribunal arbitral, autre que le Tas, qui saura tenir compte des limites financières des petites nations du football telles que la nôtre».

Dayar Sd

 

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