Le Conseil d’administration du Fonds monétaire International (Fmi) a publié le 18 juin dernier, un communiqué en guise de conclusion de sa consultation en date du 13 juin dans le pays. Le fonds note «une amélioration de la performance de l’économie comorienne en 2017.»
La croissance est estimée à 2,7 % pour 2017, soit un demi-point de pourcentage plus élevé que l’année précédente».
Parmi les facteurs qui ont contribué à ce résultat, la distribution nettement améliorée de l’électricité par rapport à 2016 mais aussi une augmentation des exportations et des flux de transferts de fonds de plus en plus forts. Le fonds note des progrès sur les recettes mais aussi une volonté affirmée du gouvernement de financer le développement. Ces performances sont quelque peu freinées par la timidité des réformes structurelles engagées, mais aussi un climat des affaires préoccupant et des tensions inquiétantes dans le secteur financier.
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Les administrateurs ont souligné que des efforts soutenus sont nécessaires pour créer un espace budgétaire nécessaire pour renforcer les infrastructures prioritaires et les dépenses sociales. Ils ont relevé l’importance du contrôle des dépenses publiques actuelles et le besoin de progrès structurels pour une meilleure mobilisation des recettes durables en renforçant réellement l’administration fiscale et douanière. Les administrateurs ont souligné le besoin d’une gestion prudente de la dette, s’appuyant principalement sur des emprunts concessionnels, afin de préserver la viabilité de la dette.
Ils ont aussi noté des mesures prises pour moderniser le cadre de la politique monétaire en encourageant les autorités à encadrer soigneusement les réformes envisagées. Bien que le secteur financier soit bien capitalisé et liquide, la résolution des vulnérabilités croissantes du secteur financier, y compris des créances improductives élevées, sera essentielle pour améliorer la croissance du crédit et le développement du secteur privé.
Les administrateurs encouragent les autorités à veiller à ce que les cadres de réglementations concernant la couverture soient conformes aux normes internationales.
Le Fmi estime que les mesures de réforme visant à améliorer la performance des recettes et les premiers pas à l’apurement des arriérés externes ont commencé à porter leurs fruits en 2017, malgré les immenses défis non encore relevés dans la mise en œuvre de la politique fiscale.
Des résultats et des défis
Le Fonds encourage les efforts accomplis dans le recouvrement des recettes en espèces en augmentation de quelques 2,5 points du Pib en 2017. L’exécution des recettes, «bien en deçà de l’objectif ambitieux du budget supplémentaire», demeure insuffisante pour répondre aux besoins actuels de dépenses.Ces besoins ont été couverts grâce aux subventions d’appui budgétaire de l’Arabie saoudite et l’Emirat de Sharjah (environ un combiné 3 pour cent du Pib) et les emprunts du secteur financier.
Le Fonds alerte que l’exécution du budget investissement était loin du niveau nécessaire pour combler le déficit d’infrastructures importantes et de soutenir les perspectives de croissance à moyen terme.
Pour stimuler les perspectives de croissance à long terme, le Fonds appelle à des réformes audacieuses pour «surmonter les contraintes persistantes et sévères (en particulier les goulots d’étranglement dans la fourniture d’infrastructures de base comme les routes et électricité), améliorer le climat des affaires, stimuler davantage la mobilisation des recettes, renforcer la gouvernance et s’assurer de l’efficacité judiciaire et répondre enfin aux faiblesses du secteur financier».
La mise en œuvre des réformes «de la part des autorités» et l’exécution des plans d’investissement, entrepris dans le cadre du plan de développement stratégique révisé (Sca2d), aidera à élever le taux de croissance potentielle à l’avenir. Le Fonds encourage le gouvernement à adopter «un cadre budgétaire réaliste, basé sur des recettes réalisables», à poursuivre la réforme mise en œuvre, pour soutenir les plans de développement. Il a été noté que pour l’élaboration des politiques et de surveillance macroéconomique, les efforts doivent se poursuivre pour améliorer les capacités statistiques, la fiabilité, la rapidité et la cohérence des données économiques.
Résumé par AAA