En deux mois, la formation politique a mis en place son conseil national et son secrétariat national, «le gouvernement du parti», lors d’une assemblée générale tenue à Mwali au cours de laquelle deux orientations ont été adoptées : la participation du Radhi au référendum du 30 juillet, et l’engagement à négocier «avec toutes les formations politiques qui convergent dans la même vision politique que le Radhi».
Respect de la majorité
Ce serait dans cette optique que le parti a rencontré, tour à tour, le président de la République, la mouvance présidentielle et la Crc «afin d’entamer des négociations et soumettre ses propositions». Une conduite à tenir a alors été adoptée avec le président Azali Assoumani et avec la mouvance.
«Toutes les démarches entreprises ont été présentées en assemblée générale, ceux qui étaient là ont proposé leurs idées et nous avons adopté une conduite en présence de tous les dinosaures du parti», a précisé Houmed Msaidié. Une «précision» importante quand on sait que Aboudou Soefo, un dinosaure du parti et pas des moindres, n’était pas présent.
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La conduite en question est celle consistant à se rallier à la mouvance. «Aujourd’hui on ne peut plus faire machine arrière parce que tous les ténors du parti ont validé la décision et si certains ne sont pas d’accord c’est regrettable puisqu’ils ne sont pas venus exprimer leurs pensées. En bon démocrate on doit se soumettre à la décision de la majorité», insiste Houmed Msaidié comme pour marquer son territoire.
La porte est «libre»
Au niveau du référendum, le parti est d’accord avec le texte proposé car ses propositions «ont été retenues» d’où la décision de s’allier avec la mouvance. «Nous ferons, donc, campagne pour le «oui».
A ce niveau, Houmed Msaidié a cru utile de préciser qu’«il n’y a jamais eu de deal de partage du pouvoir, mais juste l’adoption de nos propositions». Parmi les propositions, le conférencier citera l’autonomie des îles, la réforme de la tournante ou encore l’augmentation des circonscriptions.
Interrogé sur la réticence de Kamar Ezzamane et d’Aboudou Soefo de valider l’alliance avec la mouvance, Houmed Msaidié a tenu à «rappeler» que ces deux personnalités sont des «membres» du Radhi et non des «responsables». Dans sa lancée, il a rappelé qu’il n’y a pas de courant au sein du Radhi où on applique la décision de la majorité, «tout simplement». «Si quelqu’un veut partir il peut toujours le faire mais nous espérons qu’ils resteront».
La guerre des mots va plus loin, «j’étais candidat avec Aboudou Soefo pour le poste de secrétaire général du parti je l’ai battu, il me doit du respect et il est vraiment mal placé pour donner son avis en ce moment parce que c’est la majorité qui décide et elle m’a choisi. Il doit être modeste».
Le ministre de l’Intérieur, l’Ua, etc.
On rappellera qu’en avril dernier lors de son congrès, le Radhi avait posé des préalables avant d’envisager un ralliement avec la mouvance. Parmi ces conditions figuraient «le rétablissement de la Cour constitutionnelle» ou encore «le respect de la démocratie, de la liberté d’opinion et d’expression». Aujourd’hui, la Cour n’est toujours pas rétablie.
Quant au respect de la démocratie et de la liberté d’opinion et d’expression, Houmed Msaidié en est convaincu : «nous sommes bien en démocratie parce que tous les médias sont ouverts aux diverses tendances du pays. Il y a un référendum en juillet et le peuple va pouvoir s’exprimer. C’est un signe de démocratie». Néanmoins : «il y a effectivement certains agissements et décisions du ministre de l’Intérieur qui nous dérangent».
Quant à la Cour constitutionnelle, les choses sont, selon lui, plus simples encore : «il y a un article de la loi organique qui, je vous rappelle, complète la Constitution qui stipule que huit jours au moins avant le départ du conseiller il faut que ces gens-là soient nommés. Or ceux nommés par Salami et Hassani Hamadi ne l’ont pas été dans cet intervalle, mais après». Le «nonrespect de cette condition équivaut à une dissolution de la Cour et pour la rétablir il faut un référendum». Dans ses conditions, ajoutera-t-il, «la Cour s’est émasculée» (Sic).
Enfin, l’ancien ministre de l’Intérieur anticipe : «l’arrivée de l’Union africaine n’aura pas d’incidence sur les évènements puisqu’elle ne fait que ce que veut le gouvernement». La preuve? «On a eu le troisième tour [allusion à la dernière élection présidentielle, Ndlr] et c’est encore l’Union africaine qui a validé la volonté de Sambi de prolonger son mandat».