Hier après-midi, à la veille de l’audition de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi par la gendarmerie, le directeur de cabinet du président de la République, Youssoufa Mohamed Ali, a tenu un point de presse à la présidence pour revenir justement sur le programme de la citoyenneté économique et sur le prochain référendum. Pour le premier collaborateur d’Azali Assoumani, l’affaire de la citoyenneté économique livre deux conclusions, à savoir une haute trahison et un détournement de fonds. “Auditionner des responsables politiques notamment sur la gestion de leurs responsabilités est tout ce qu’il y a de normal.
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La preuve, en France et au Brésil, les anciens présidents font face à la justice. Il ne s’agit pas d’une affaire personnelle ni insulaire. Ce qui s’est passé est très grave pour le pays. Le fait de donner un mandat à un étranger que personne ne connait, de mener des discussions, vendre notre citoyenneté et ensuite gérer à sa guise les retombées économiques n’est rien d’autre que de la haute trahison”, a vivement réagi Youssoufa Mohamed Ali, pour qui la gestion financière des sommes engrangées est une toute autre affaire. Il a tenu à rappeler que l’initiative d’enquêter sur la citoyenneté économique est l’œuvre des députés et que le parti au pouvoir n’en a qu’un seul à l’Assemblée de l’Union.
Impartialité
Pour le chargé de la défense nationale, les Comoriens n’arrêtent pas de crier à la corruption et au vol, raison pour laquelle les autorités ne font que ce que le peuple demande, c’est-à-dire mettre la lumière sur cette affaire et que les responsabilités soient établies. Pour notre source, “les personnes impliquées dans ce programme doivent être entendues sans passion ni influence du gouvernement ou de la population”. Et lui de rappeler qu’aujourd’hui, douze personnes sont appelées à s’expliquer. On peut noter entre autres le député Abou Achirafi, les anciens présidents de l’Union Ahmed Abdallah Sambi et Ikililou Dhoinine ainsi que les anciens ministres, Mohamed Bacar Dossar et Mohamed Ali Soilihi.
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Le directeur de cabinet s’étonne de constater que deux anciens présidents font partie de la liste mais que la question de Sambi fait du bruit. Il tient à préciser que deux choses ne seront jamais tolérées à savoir l’instauration du séparatisme et l’introduction d’une autre religion dans le pays. Si ça ne tenait qu’au chargé de la défense, les auditions des anciens présidents auraient lieu dans leurs résidences respectives. S’agissant du référendum de juillet prochain, le conférencier rappelle que des référendums, on en organise partout dans le monde. “L’on peut être contre l’élection référendaire, rester chez soi ou battre campagne pour le non. Que ceux qui ne sont pas pour appellent les leurs à votercontre. En revanche, les menaces à la paix et les appels aux troubles ne peuvent pas passer”, a-t-il averti.