logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Dialogue inter-Comoriens : Le principe maintenu malgré...

Dialogue inter-Comoriens : Le principe maintenu malgré...

Politique | -   Mohamed Youssouf

image article une
Après la rupture, l’heure est à la recherche d’un consensus pour reprendre les négociations entre le pouvoir et l’opposition. Toutefois, l’on est loin d’une convergence des positions des deux parties. Quand la mouvance présidentielle se veut optimiste et met l’accent sur la bonne volonté du chef de l’Etat caractérisée par l’abrogation de l’arrêté «Barwane» ou encore la mise en place de la commission des droits de l’Homme, l’opposition campe sur sa position quant aux mesures d’apaisement. Elle dénonce le fait qu’aucune «mesure substantielle n’ait été prise» tout en pointant du doigt «l’aggravation de la situation» en parlant de la levée de l’immunité de certains parlementaires.

 

Les négociations sont au point mort. L’union de l’opposition campe sur ces exigences premières, celles de voir les mesures d’apaisement prônées par l’Union africaine, être mises en pratique. Des mesures, dit-elle, acceptées par le président de la République «qui a donné sa parole pour les traduire en actes». Constatant ce statu quo, le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a de nouveau reçu le chef de l’opposition, Mohamed Ali Soilih, vendredi dernier, dans l’optique de lever les imbroglios qui entourent ce dialogue inter-Comoriens.  À la sortie de l’entrevue de Beit-salam, la situation demeure encore plus claire pour les uns, à savoir les leaders de la mouvance présidentielle, et plus floue pour les autres que sont  les membres de l’union de l’opposition, quant à la volonté de reprendre les négociations.


LIre aussi : Rupture du dialogue inter-comorien : L’opposition pose ses conditions avant de rejoindre la table


Pour le secrétaire général de la mouvance présidentielle, Ali Mliva Youssouf, aucun doute, les tractations vont reprendre. Ce dernier fait savoir que les deux parties ont exprimé leur volonté de reprendre les négociations. «Nous sommes actuellement dans une phase de tractations préalables afin de ficeler l’accord de reprise. L’union de l’opposition devrait se montrer réaliste et revoir ses exigences à la baisse pour qu’on parvienne à un accord. Le chef de l’Etat a montré toute sa volonté de faciliter ce dialogue. Vous n’êtes pas sans savoir que les opposants parlent de mesures d’apaisement. Lesquelles mesures sont traduites en actes par le président de l’Union à commencer par l’abrogation de l’arrêté Barwane, la mise en place de la commission des droits de l’Homme, la Cour suprême qui donne un avis sur l’application de la constitution entres autres», précise-t-il avant de revenir sur le cas des prisonniers que l’opposition qualifie de «politiques». «En ce qui concerne les prisonniers de droit commun, il est de notoriété publique que le pouvoir exécutif n’interfère pas dans les affaires judiciaires. J’ai cru comprendre que des actions sont intentées par leurs avocats mais il appartient à la justice d’apprécier chaque cas et de voir comment le faire évoluer. Je trouve que l’opposition est trop exigeante.

Volonté de se retrouver

Du moment où, le contact est toujours établi, nous espérons tout de même trouver un point d’entente», ajoutera, Ali Mliva Youssouf, joint au téléphone.Cette version de la mouvance présidentielle est, sans surprise, battue en brèche par l’union de l’opposition qui parle de positions «toujours figées». «Suite à l’entretien du président Azali Assoumani et le chef de l’opposition, Mohamed Ali Soilih, nous avons compris que le régime veut une reprise du dialogue sans faire la moindre concession. Pourtant, l’on ne peut rejoindre la table sans la mise en œuvre des mesures d’apaisement, l’assouplissement des conditions carcérales ou la libération des prisonniers politiques bien que la mouvance ne veut pas entendre parler de prisonniers politiques. Ces derniers sont en détention suite à un contexte ou une base politique», rappelle le secrétaire général de l’Updc, Youssouf Boina, joint par Al-watwan au téléphone. Selon ce dernier, au nom de la paix, «dans les pays où, l’on a amorcé ce genre de dialogue, l’exécutif, le législatif mais aussi le judiciaire se sont attelés à prendre des mesures exceptionnelles et les prisonniers politiques en sont toujours libérés».


Lire aussi: Le procureur de la République rejette le terme de «prisonniers politiques»


Les partis qui croisent le fer avec le régime en place ont le sentiment à en croire notre source, qu’il manque une volonté sincère de faire bouger les lignes. Pour Youssouf Boina, chef de la délégation de l’opposition, «aucune mesure substantielle tendant à apaiser le climat politique n’a été prise par Beit-Salam» pourtant, selon toujours l’opposition, «il faut un climat de sérénité» mais aussi et surtout, «il faut la présence ou la surveillance de l’Union africaine. Celle-ci devra se porter garante du respect des accords éventuels». Si la mouvance présidentielle se montre optimiste quant à la reprise des échanges, l’opposition s’estime en face d’une stratégie qui ne dit pas son nom.



Commentaires