L’ «administrateur provisoire» de l’île de Ndzuani, Abdallah Mohamed, a été officiellement investi hier, mardi 27 novembre. Une cérémonie officielle, à laquelle avaient pris part le président de la République, Azali Assoumani, plusieurs de ses collaborateurs, le président de l’Assemblée, Abdou Ousseine, ainsi que plusieurs autres personnalités, a été pour cette occasion organisée à Dar-nadjah, siège du gouvernorat de l’île. Dans son discours, le nouveau chef de l’exécutif anjouanais s’est montré plutôt content d’assumer ses nouvelles fonctions. Après avoir remercié le chef de l’Etat, il a annoncé ses principales lignes de conduite durant la période qu’il est censé passer au pouvoir. «Nous n’avons aucune autre ambition que celle de réussir cette transition et de remettre au prochain gouverneur élu les clés d’une île pacifiée et stable. La population d’Anjouan a atteint la limite de ses sacrifices. Elle ne peut plus faire de sacrifices supplémentaire, les politiciens devraient le savoir et éviter de trop tirer encore sur la corde au risque de commettre l’irréparable», a-t-il dit.
Abdallah Mohamed a, au passage, parlé de l’action de son prédécesseur, le gouverneur Abdou Salami, en soutenant que «le gouverneur qui était ici avait aussi voulu faire le bien de l’île, mais le chemin qu’il avait suivi n’a pas donné de fruits», tandis que lui «privilégie le dialogue et la concertation». Et pour parvenir à une parfaite entente entre son pouvoir et le pouvoir fédéral, il a souhaité l’organisation, dans les plus brefs délais, d’une «réunion conjointe entre le gouvernement centra et l’exécutif anjouanais afin de définir les modalités de collaboration entre les deux institutions». Abdallah Mohamed finira son intervention par attirer l’attention des autorités centrales par rapport à la situation alarmante du chômage dans son île.
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Dans son discours, le président Azali Assoumani a rappelé que les conflits de compétences entre les gouverneurs et le président de la République ne datent pas d’aujourd’hui, mais qu’ils s’étaient déjà posés au temps du feu président Ahmed Abdallah Abdérémane. Ce dernier, devait-il remémorer, s’était trouvé obligé de revoir sa copie pour qu’il les nomme de nouveau alors qu’ils étaient élus avant. Et de s’expliquer ensuite par rapport à son choix de désigner Abdallah Mohamed au poste de gouverneur intérimaire de Ndzuani. «La loi a effectivement prévu qu’en cas de vacance du gouverneur, c’est le secrétaire général du gouvernorat qui assure l’intérim, mais elle a oublié de prévoir le cas où ce dernier serait également empêché», a-t-il expliqué. Et de l’avis du président, le fait que le gouverneur Salami ait lui-même appelé les gendarmes pour venir l’appréhender «montre qu’il était bien conscient de ce qu’il avait fait».