Membre de la mouvance présidentielle depuis le lancement des Assises nationales jusqu’aux élections présidentielle et gubernatoriale, le parti Comores Alternatives, à travers son président, Said Ahmed Said Abdillah, est revenu, dans un entretien avec Al-watwan, sur le bilan de cette période politique. D’emblée, il se félicite de l’organisation, du déroulement et de l’issue des élections. « Généralement, des élections sont chaotiques avec plusieurs troubles. Heureusement, nous avons eu des élections libres, transparentes et paisibles. Étant de la mouvance, nous nous félicitions parce que sur quatre candidats, nous avons eu quatre vainqueurs. La victoire au premier tour du président démontre à quel point les Comoriens se sont ouverts les yeux. Certains, moins préparés à l’idée de participer à des élections, ont cru que les Comoriens n’aimaient pas Azali Assoumani tout simplement », se rappelle-t-il.
Revenant sur les manœuvres de l’opposition après les élections, Said Ahmed Said Abdillah parle à propos du Cnt, d’une organisation « pire que terroriste ». « Historiquement, le nom Cnt est un organe de déstabilisation qui vient de l’extérieur. Nous avons la jurisprudence Libye et les manœuvres de Nicolas Sarkozy. Heureusement, les personnes qui sont utilisées dans ces manœuvres aux Comores ont été identifiées rapidement. Si l’on avait un autre président, les personnes qui parlent de Cnt et qui appellent à la déstabilisation n’auraient pas toute la latitude de circuler, d’organiser des manifestations et autres réunions. Le Cnt est un organe de déstabilisation et de destruction d’un État, c’est pire que du terrorisme », tranche-t-il.
Ayant vécu en France pendant 16 ans, notre interlocuteur se montre surpris par les agissements de la diaspora aujourd’hui. À en croire ses propos, « certaines personnes partent en criant à la dictature et des pseudos menaces de mort pour se donner de la valeur ». Le président du parti Comores Alternatives insistera sur le fait que la paix et la sécurité du pays sont non-négociables. « La diaspora comorienne est imposante. Logiquement, il y aura des personnes qui désapprouvent la politique mise en place par le régime au même titre que d’autres vont apporter leur soutien. Il faudra qu’on puisse discuter pour connaitre leurs objectifs. Les Comoriens de France voudraient voir des Comores qui ressemblent à la Libye ? Nous, membres de la diaspora, venons et repartons librement. Il n’y a point de dictature aux Comores. Ce n’est pas parce que certaines personnes doivent répondre de leurs obligations et revenir sur leur gestion de la chose publique, qu’on crie à la dictature », fustige-t-il.
Said Ahmed Said Abdillah saisira l’occasion pour revenir également sur le nouveau gouvernement qu’il estime mieux outillé pour amorcer le développement. « Le gouvernement actuel est composé de personnes de la mouvance présidentielle. Le nouveau gouvernement est outillé pour l’émergence. Raison pour laquelle, l’on n’a pas le droit à l’erreur ni du temps à perdre. Nous devons épauler le président de l’Union pour expliquer aux Comoriens le sens de l’émergence. Le gouvernement est composé d’hommes expérimentés qui connaissent les difficultés que rencontre notre pays. Le président veut instaurer la culture du résultat et les membres du gouvernement se doivent de faire le maximum pour l’accompagner. Nous avons déjà jeté les bases de l’émergence », conclut-il.
Mohamed Youssouf