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Rencontre Souef-Le Drian à Paris : “Les conditions pour la suspension de la note ne sont pas réunies”

Rencontre Souef-Le Drian à Paris : “Les conditions pour la suspension de la note ne sont pas réunies”

Politique | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine a été reçu par le locataire du Quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian. Prévue pour durer trente minutes, la rencontre a pris plus d’une heure de temps. Avec une surprise de taille, la réunion élargie avec les techniciens des deux ministères n’a pas eu lieu. Pas plus que la rencontre prévue avec les élus mahorais…

 


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Annoncée la semaine dernière, la rencontre entre les deux ministres des Affaires étrangères, comorien et français, a eu lieu au Quai d’Orsay hier dans la journée. Le tête-à-tête entre les deux hommes aura duré plus d’une heure au lieu de la trentaine de minutes prévues.

A la fin de ce huis-clos, aucune déclaration à la presse n’a été faite. Jean-Yves Le Drian se sera contenté d’accompagner son homologue comorien jusqu’à son véhicule. Pourtant, une rencontre élargie entre les techniciens des deux ministères était prévue ainsi qu’un déjeuner avec les élus mahorais (sénateurs et députés).

Le patron de la diplomatie comorienne n’a pas semblé surpris par ce changement. Selon lui, plusieurs points ont été abordés et des pistes proposées. Mayotte ?

 

Les discussions ont été dominées par la situation à Mayotte mais nous avons davantage parlé de la coopération bilatérale, le cas de Mayotte préoccupe tout le monde et il revient aux deux parties de trouver des solutions.

 

Il a ajouté que la partie française avait proposé des pistes et la partie comorienne a présenté des contre-propositions.
Ainsi, pour ce qui est de l’épineux cas de personnes jugées en “situation irrégulière”, Souef Mohamed El-Amine a fait part de sa proposition.

 

Le droit international doit être appliqué, des cas ont été traités avec succès ailleurs ; les reconduites ‘aux frontières’ doivent être suivies de conditions, a-t-il révélé au cours de notre entretien.


En français facile, cela voudrait dire que les personnes qui seraient disposées à quitter Mayotte pour les autres îles devraient être soutenues. Dans les coulisses, une possible implication de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) dans ce dossier a été évoquée. “Cela étant, et j’insiste, il faut que ce soit sur la base du volontariat, je préconise aussi la mise en place de mesures d’accompagnement pour les gens qui veulent retourner chez eux, de Mayotte jusqu’au fin fond des localités dont ils sont issus”, a-t-il encore expliqué.

 

Pour que ces gens puissent être fixés, il faut que des investissements soient consentis dans plusieurs domaines, comme la santé, l’éducation ou encore l’agriculture, les gens auront du travail et ils seront à l’aise, a-t-il indiqué.


Il y a aussi des propositions qui ont été faites par Jean-Yves Le Drian “mais s’agissant de la question de Mayotte, nous avons passé beaucoup de temps sur une possible suspension de la note circulaire, (interdisant les embarquements des refoulés au départ de Mayotte vers les autres îles sœurs, Ndlr) ; nous ne pouvons la suspendre purement et simplement parce que les conditions ne sont pas encore réunies, une dérogation n’est pas encore possible”.

 

 

Le statut de Mayotte n’a pas été profondément discuté par les deux hommes, à en croire le patron de la diplomatie comorienne, “parce qu’il y a des questions urgentes à régler”.

Une prochaine rencontre, toujours entre Souef et Le Drian serait prévue dans les jours à venir. Pour ce qui est de la réunion élargie avec les techniciens des deux ministères, celui-ci n’a pas eu lieu  parce que,

 

Le Drian et moi-même maitrisions les dossiers, nous n’avons donc pas jugé utile d’élargir la réunion, a-t-il fait savoir.


Quid du déjeuner avec les élus mahorais ? “Il a été reporté justement pour finaliser la rencontre bilatérale entre les gouvernements français et comorien ; nous aurons l’occasion de rencontrer les élus mahorais dans les jours qui viennent”.


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