«Le référendum aura bien lieu», a déclaré le chef de de la diplomatie comorienne non sans rappeller que celui-ci «n’est pas descendu du ciel» mais fait suite aux Assises nationales de février dernier et des recommandations formulées par la société civile, les partis politiques ainsi que les organisations internationales. «Beaucoup de moyens ont été déployés pour en arriver là, et nous ne permettrons pas qu’une poignée de personnes vienne tout mettre à l’eau», dit-il.
Souef Mohamed El-Amine affirme qu’au sommet de Lusaka, du 18 au 19 juillet, les chefs de l’État ont félicité le gouvernement pour la tenue des Assises nationales. Ceux-ci auraient, seulement, recommandé la transparence, le dialogue entre toutes les parties prenantes et réaffirmé la souveraineté des Comores sur l’île de Mayotte.
«Le rapport du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, c’est un rapport comme un autre. Il n’engage que ceux qui l’ont repris», a-t-il dit s'adressant à ceux qui se permettent d’interpréter à tout-va un «jargon diplomatique qu’ils ne maitrisent pas». Il poursuit : «ce ne sont que des recommandations. L’on n’est pas au Kosovo de Kouchner. Nous avons un État, des institutions et des personnes élues pour le diriger». Un message adressé, au passage, à l’ambassadrice de France, laquelle s’était dite attachée aux accords de Fomboni.
Nous sommes dans un État souverain», martèle le ministre des Affaires étrangères.
L’essentiel, selon le chef de la diplomatie, c’est qu’il y ait un arbitre pour juger de la validité du référendum, et «ici nous avons la Cour suprême comme ailleurs on peut trouver une Cour constitutionnelle ou un Conseil d’État».
Condamnation
S’agissant des «tirs sur le véhicule» du vice-président Moustadroine Abdou, ses propos ne sont pas si éloignés de ceux tenus, dimanche dernier à Ndzuwani, par le ministre de l’Intérieur et le chargé de la Défense. «Nous devons condamner fermement cet acte», dit-il tout en pointant du doigt ceux qui affirment ici et là qu’il n’y aura pas de référendum, et qui se disent prêts, pour cela, à verser leur sang. «Nous voyons où vous voulez en venir», lance-t-il.
Souef Mohamed El-Amine n’hésite pas à comparer le mode opératoire des assaillants (des hommes armés en moto, Ndlr) à celui employé par les djihadistes au Mali. Quant aux armes utilisées, elles seraient arrivées à Ndzuwani via l’île de Maore, le 3 août 1997, et «tant que nous n’aurons pas trouvé une solution à la question de Mayotte, cette île restera toujours une source de déstabilisation».
Le ministre des Affaires étrangères accuse en outre ceux qui s’érigent aujourd’hui en «donneurs de leçons» de s’être accaparé hier des fonds dédiés au programme de désarmement de l’île de Ndzuwani. «Un projet Ddr pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des troupes a été initié. Les fonds ont été octroyés, et pourtant les armes sont toujours en circulation. Qu’ils nous disent où sont passés ces fonds, et pourquoi ils n’ont pas mené le projet à terme», interpelle-t-il.
Pour Souef Mohamed El-Amine, ceux qui parlent d’effusion de sang ne savent pas vraiment de quoi ils parlent, «qu’ils aillent s’enquérir de la situation au Congo, au Mali et au Darfour, là où il y a effusion de sang, qu’ils voient comment les gens vivent».
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