La direction générale de l’office comorien des produits pharmaceutiques (Ocopharma) a lancé avant-hier, mardi, les activités de son service de dépistage et de sensibilisation contre l’hépatite B. Présents lors de ce lancement, le directeur général, Nakib Ben Ali, le responsable financier, Ali Soilihi, les spécialistes et personnel de cette institution ont procédé eux-mêmes aux premiers dépistages et aux premières vaccinations.
Un taux de prévalence de 6%
L’Ocopharma n’a pas compétence pour engager une opération de dépistage ou de vaccination mais les responsables se disent attachés à «l’intérêt et au bien-être de la population», selon leurs propres termes. «Nous sommes contraints d’introduire ce service préventif dans nos locaux pour couper court à la chaine de transmission de cette infection virale qui s’attaque au foie et qui peut caractériser une affection», a fait savoir Nakib Ben Ali. Le patron de l’Ocopharma a informé que «le taux de prévalence de cette maladie s’élève actuellement à 6%». Il ajoute qu’un tel niveau contribue à une multiplication et à une contagion aussi rapide de la maladie.
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Les vaccins contre l’hépatite B se trouvent stockés, depuis juillet 2018, à l’Ocopharma mais les responsables de l’office constatent «des blocages manifestes» au niveau de la direction générale de la Santé, accusée à tort ou à raison, d’empêcher l’introduction massive de la vaccination sur l’ensemble du pays. Plus de 30 millions ont été mobilisés pour rendre accessible la vaccination à toute la population. A entendre les responsables de l’office, la vaccination se fait uniquement à Mwali. Le patron de l’Ocopharma, se fondant sur des études menées par des spécialistes en santé publique, a fait savoir seule la vaccination pourrait couper court la chaine de transmission et prévenir la population contre la contagion.
Une prévention à vie
Tous les enfants nés après 2003 devraient bénéficier de la vaccination. C’est ainsi que la direction de l’Ocopharma appelle les autres couches de la société à se faire vacciner en masse contre cette maladie considérée comme la plus mortelle après le Vih/sida et la tuberculose. La vaccination contre les différentes sortes d’hépatites se placent, depuis 2010, parmi les plus grandes priorités de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) au vu de ses ravages, d’après le docteur Ahmed Mohamed Abdourazak.
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Le médecin a montré, preuves médicales et scientifiques à l’appui, que le vaccin et plus ou moins cher, par rapport aux dernières années. «Il est nécessaire pour tout un chacun de se faire vacciner pour la vie», a-t-il souligné. La transmission de la mère à l’enfant lors de la naissance et de l’accouchement, ou par contact avec du sang ou d’autres liquides dégagés par le corps (sperme, salives, sang), des secrétions vaginales, l’injection des seringues de drogues figurent parmi les causes et facteurs de risque de contagion de l’hépatite B. Le docteur Ahmed Mohamed Abdourazak conseille l’abstinence, la fidélité en relation conjugale ou l’usage des préventifs pour échapper aux risques de contagion de cette maladie mortelle.
Hamidou Ali