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Système de santé comorien / Dominique Voynet se dit confiante

Système de santé comorien / Dominique Voynet se dit confiante

Santé | -   Nazir Nazi

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L’ancienne ministre française a bouclé une visite de quelques jours dans l’archipel au terme de laquelle elle a estimé que le pays dispose de moyens pour assurer la santé de la population. Encore, faut-il, selon elle, améliorer les compétences des agents à tous les niveaux des établissements de santé et mettre le personnel soignant à la place qu’il faut. Elle encourage le grand chantier de la Couverture sanitaire universelle (Csu) engagé par les autorités comoriennes.

 

A la tête d’une forte délégation de la République française, l’inspectrice générale des affaires sociales et ex-ministre écologiste, Dominique Voynet, a quitté Moroni, vendredi dernier, après avoir effectué une visite des hôpitaux à Ngazidja, Mwali et Ndzuani. Loin d’une mission technique, c’est une mission politique demandée par le président de la République française qui souhaite revitaliser la relation de coopération entre la France et les Comores, et qui cherche à redynamiser la coopération sanitaire pour permettre à un maximum de  Comoriens à pouvoir se soigner et vivre dans des conditions décentes sur leurs îles de résidence.

Révision de la carte sanitaire

Selon Dominique Voynet, le travail qui sera conduit dans le pays permettra aux Comoriens, de pouvoir se faire soigner là où ils résident. Mais, «les questions de santé ne sont pas le principal déterminant du départ. Donc, nous travaillons beaucoup avec l’ambassade (de France aux Comores) sur le renforcement de la sécurité des établissements de santé, sur la réponse aux besoins primaires de la population avec une attention cohérente de la chaine. Du petit centre de santé local aux spécialités fournies à Moroni», a-t-elle constaté. Elle juge important de convaincre les Comoriens que leur système de santé peut répondre à leurs attentes. Pour les trois priorités du gouvernement comorien dans ce secteur, Dominique Voynet a estimé qu’ils sont « cohérentes et lucides ». A l’en croire, la couverture sanitaire universelle reste un chantier énorme. Entre le moment où le politique l’annonce et le moment où il la met en pratique, il faudra fournir un travail considérable parce qu’une telle entreprise doit mobiliser chaque Comorien.

«Le deuxième chantier, c’est la formation des professionnels de santé. Nous avons vu beaucoup de gens qui font l’effort. Beaucoup de gens acceptent de se séparer de leurs familles pendant des années et partir à l’étranger afin d’acquérir une spécialité. Et de retour au pays, ils ne sont pas sûrs d’avoir un poste, d’avoir un équipement à la hauteur de leurs formations», a-t-elle reconnu. Elle trouve qu’ils doivent faire des miracles et doivent travailler énormément avec peu de moyens pour que, au fond, ils puissent  répondre à l’offre de santé pour une population qui a des besoins absolument considérables.


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L’ex-ministre écologiste pense, toutefois, que la mise en service de l’hôpital de Bambao change la donne. Pour elle, la révision de la carte sanitaire, qui est programmée, est décidément urgente pour qu’on puisse effectivement clarifier qui fait quoi, qui finance quoi et quels sont finalement les services qui vont permettre d’améliorer la santé de la population. «On sait bien que la maternité, la périnatalité sont des priorités, mais on voit aussi émerger des nouveaux besoins. Les maladies non transmissibles prenaient peu de place, il y a encore une dizaine d’années. Aujourd’hui, on voit de plus en plus d’infarctus, d’accidents vasculaires, de diabète, de complications de ces maladies qui sont liées à l’évolution des modes de vie et des façons de s’alimenter», a-t-elle concédé.

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