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Chronique religieuse : Les vertus des trois décades du mois de Ramadhwani

Chronique religieuse : Les vertus des trois décades du mois de Ramadhwani

Société | -   Abdou Moustoifa

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On le sait et les religieux le disent avant son arrivée : le mois de Ramadhwani est un mois sacré, plein de mérites inestimables. A part la multiplication par 70 des rétributions de tout acte obligatoire accompli durant le mois, à l’instar des cinq prières quotidiennes, il y a aussi des vertus qui caractérisent chaque décade (période de dix jours) du mois. Chacune d’elle possède ses mérites, aimait à le répéter le prophète Muhammad, que la paix soit sur lui.

 

Les fidèles qui observent le jeûne ont de quoi à engranger pendant ce mois de Ramadhwani en termes de rétributions. Les trois décades en sont une illustration parfaite. Il est conseillé de maintenir le rythme du début à la fin.  « Généralement, Il nous a été demandé, à partir d’un ordre venant du tout puissant, de faire de bonnes actions, pendant tout le mois, sans relâche », a tenu à le rappeler Youssouf Ahmed (Amdjad) lors de notre entretien quotidien d’avant-hier, samedi.

 

Bénédiction

Il citera, en guise de référence, un verset de la sourate Al-baqarah (la vache), dans lequel Allah explique le pourquoi il a prescrit aux êtres humains croyants le jeûne, comme il l’avait fait avec les générations qui ont vécu avant la religion musulmane.

Si vous observez le jeûne, dans les normes, cela vous permettra de craindre pieusement Allah », complètera-t-il.

Et la première dizaine de jours est celle des bénédictions (rahma). Pour illustrer les vertus de cette première décade du mois de Ramadhwani, notre interlocuteur n’ira pas plus loin. Il évoquera le récent passage aux Comores du cyclone dont les dégâts matériels n’ont laissé presque aucune région en reste.  « Chacun se demandait où il allait pouvoir s’acheter de quoi rompre son jeûne, étant donné que tous les champs, y compris bien sûr les récoltes, étaient tous dévastés par Kenneth. Est-ce que les musulmans en souffrent vraiment ? Cinq jours après, y a-t-il un musulman qui n’a pas trouvé de quoi à croquer ? Aucun. Il suffit de jeter un œil partout. Que ce soit dans les marchés ou ailleurs, les produits agricoles sont disponibles », a souligné Amdjad.

Le numéro 2 de l’agence du Hadj et de l’Oumra (Anho) a également fait ressortir un constat frappant : on observe un changement subit du comportement des personnes jugées « méchantes », reconnues pour leurs actes parfois répréhensibles. « Ce groupe de personnes fait profil bas. Toutes les mosquées se remplissent même si elles se vident, probablement, à mesure que l’on s’approche de la fin. Au moins, le quotidien change, l’atmosphère aussi. On se rend compte que nous sommes entrés dans un mois spécial ». Une ambiance qui n’est plus toujours au rendez-vous dès que le 11ème jour du mois pointe le nez.


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Nuit du destin

L’effervescence observée au début du Ramadhwani, commence à s’effriter peu à peu. D’aucuns abandonnent la prière même, a regretté le premier traducteur, en langue comorienne, du Saint-Coran.

Ceux qui maintiennent le cap, vont sans doute être ceux qui bénéficieront de la miséricorde d’Allah jusqu’au 20ème jour du mois sacré qui marque, la fin de la seconde partie du mois. « Je pardonne qui je veux, a souligné Allah, à plusieurs reprises dans le noble Coran. Donc, il y a certes une question de chance là-dessus, mais n’oublions pas non plus aussi la place de la volonté humaine. Celui qui est déterminé à poursuivre ses bonnes œuvres, sera sûrement dans la liste des personnes à qui Allah accordera sa miséricorde durant cette période », a tranché Youssouf Ahmed. Considérée comme la décade la plus précieuse, la période allant du 21ème jeûne jusqu’à la fin du mois est celle qu’Allah a choisi pour épargner ses serviteurs de l’enfer. Il est rapporté que le prophète réveillait ses épouses et s'attachait la hanche avec son écharpe pour ne pas rater la moindre seconde d’adoration. Les récompenses que gagnent le musulman qui est tombé sur la nuit du destin (laylatou lqadr), alors qu’il adorait Allah quelle que soit l’acte, sont l’équivalent de 1.000 mois, soit 83 ans et quelques mois. Personne ne connait le jour exact qui coïncidera avec cette nuit. Le dernier messager de Dieu a recommandé de chercher dans les nuits impaires au cours des 240 dernières heures du mois sacré. 

 

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