Une délégation du département géographique du Fonds monétaire international (Fmi) séjourne à Moroni depuis lundi 10 juin pour une mission d’évaluation des conséquences du cyclone Kenneth sur la politique macroéconomique du pays. Un plan d’assistance d’urgence au profit de l’Union des Comores sera ensuite élaboré dans le cadre d’un programme dit de Facilité de crédit (Fcr). « Nous sommes là pour constater, écouter tout le monde, soutenir les efforts du gouvernement après le passage de Kenneth », a confié hier le chef de mission par intérim, David Owen, directeur adjoint du département Afrique.
Les experts du Fmi ont démarré depuis lundi 10 juin une série de rencontres techniques avec les départements ministériels et des administrations publiques. Ils ont rencontré hier, mercredi 12 juin, en fin de matinée, la direction générale des Douanes. Les experts du Fmi s’intéressaient sur trois aspects : « la situation des recettes douanières, les prévisions des recettes douanières au 31 décembre 2019, l’impact du cyclone sur les importations et les exportations, et les réformes de la Douane », selon la fiche-programme des rencontres.
Dans son exposé préliminaire, le directeur général des Douanes a fait part des dégâts matériels recensés au niveau des installations physiques mais vite réparés, profitant pour indiquer que les Douanes ont bien répondu aux objectifs fixés par le gouvernement en matière de recettes. « Nous avons renforcé la surveillance aux frontières pour parer à tous les trafics illicites éventuels », a-t-il informé. Souef Kamalidini a souligné le dispositif mis en place après le cyclone pour faciliter le dédouanement rapide des aides d’urgences destinées aux sinistrés. « C’est le gouvernement qui a pris en charge à 100% tous les frais », a-t-il rappelé. Le patron des Douanes a toutefois exprimé « des craintes » sur une hausse des importations dans les prochains mois qui peut s’expliquer par la baisse de la production locale, faisant référence aux pertes agricoles enregistrées après le cyclone.
Revenant sur les exportations des produits de rente (vanille, girofle, ylang ylang), Souef Kamalidini a indiqué qu’une bonne partie de l’or vert, par exemple, était déjà stockée, même si bien des agriculteurs ont perdu une partie de leur récolte habituelle. Les experts du Fmi ont voulu, par ailleurs, s’informer sur l’impact du cyclone sur les recettes douanières conformément au cadrage macro-budgétaire. Les responsables de la Douane disent travailler sans relâche pour contenir et maîtriser les risques d’une chute de recettes. Ils estiment que l’Etat devrait continuer à prendre en charge les dépenses fiscales s’agissant du dédouanement des aides humanitaires des partenaires, Ong et organisations internationales.
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« Les exonérations ne sont plus permises depuis maintenant trois ans. Exonérer ces aides, c’est revenir sur des pratiques que nous avons banni pour assoir la rigueur et la discipline », a encore souligné Souef Kamalidini, ajoutant que des mesures sont prises à court et à moyen terme pour faire face aux chocs endogènes engendrés par le passage de la tempête. Une position saluée par le conseiller Oubeid Mze Chei qui assure la coordination des rencontres techniques de la mission du Fmi. Celle-ci a salué les réformes entreprises, jusqu’ici, par l’administration douanière et « la meilleure visibilité de la Douane comorienne à l’international ».
Les experts du Fmi poursuivent les consultations avec les autres administrations de l’Etat et le secteur privé en vue de finaliser une matrice de travail multidimensionnelle qui servira de référence dans l’élaboration du futur plan d’assistance d’urgence au profit des Comores. Les experts du Fmi devraient dévoiler leurs conclusions ce vendredi au cours d’une séance de restitution prévue à cet effet.
A.S.Kemba