«Beaucoup de choses se disent, et la plupart sont fausses et peuvent entraver notre travail. Comme lorsqu’il se dit que mon client, le gouverneur Salami, sera transféré à Ngazidja. Cela ne se fera pas car les faits dont il est incriminé se sont passés ici à Ndzuani, et la Cour de sûreté de l’Etat est représentée ici», a-t-il dit, ajoutant qu’«il y a des choses qui se font et qui nuisent à notre présomption d’innocence et à notre défense, comme la publication sur les réseaux sociaux du mandat de dépôt émis par la juge d’instruction, ce qui constitue une violation du secret de l’instruction».
Lire aussi : Arrestation du gouverneur de Ndzuani / Soutiens et opposants du régime se livrent
Le respect du secret de l’instruction, une notion sur laquelle le conseil du gouverneur insistera, et regrettera au passage que certaines autorités s’en passent, «sur la base de considérations politiques». En même temps, il s’est réjoui du «respect des droits de la défense» qui «a prévalu jusqu’à maintenant», ainsi que de «la transparence du dossier au niveau de la justice».
Si la procédure continue d’évoluer de la sorte, j’ai confiance que la justice aboutira à la manifestation de la vérité dans cette affaire», a-t-il dit.
Confiant, maître Abdoulatuf dit l’être. Et même s’il a pris ses précautions pour ne pas fouler au pied le secret de l’enquête, il a tout de même avancé quelques éléments de sa défense. «Si mon client a reconnu avoir souhaité l’organisation d’une manifestation le 15 octobre, cela ne veut pas forcément dire qu’il a accepté plusieurs des actes visés par l’information judiciaire actuelle. De même, le gouverneur a demandé à être sécurisé à cause des troubles qu’il y avait dans le pays, et cela ne signifie pas qu’il a reconnu avoir commis une faute. Il s’est, d’ailleurs dès le début, dit être prêt à aider à faire avancer l’enquête de la gendarmerie», a-t-il expliqué. Selon lui, les auteurs de l’insurrection armée ont pris la fuite, et l’on demande à son client, qui n’aurait pas participé à leur action, d’expliquer celle-ci.
«En droit, la responsabilité pénale est individuelle. Certains des insurgés ont regagné Mayotte et ont demandé l’asile politique. Le gouvernement français a dit qu’il ne le leur accorderait pas avant d’avoir eu des discussions avec le gouvernement comorien pour tirer au clair cette affaire. Nous nous tenons à cela : nous souhaitons et encourageons la mise à la disposition de la Justice comorienne de ces individus, car c’est leur témoignage direct qui fera éclater la vérité», a soutenu l’avocat.
Lire aussi : Des insurgés aux mains des gendarmes à Mayotte