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Insurrection armée à Anjouan / L’avocat de Salami exhorte la population à laisser la Justice faire son travail

Insurrection armée à Anjouan / L’avocat de Salami exhorte la population à laisser la Justice faire son travail

Société | -   Sardou Moussa

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Moins d’une semaine après le placement en détention préventive du gouverneur Salami par la Cour de sûreté de l’Etat, son avocat a tenu à faire une mise au point de la situation, au cours d’un point de presse organisé le lundi après-midi à Mutsamudu. Maitre Abdoulatuf Aboubacar a, tout d’abord, démenti la rumeur selon laquelle son client serait transféré à Moroni pour y être incarcéré, en attendant son jugement. L’avocat a, par la suite, exhorté la population à laisser travailler la justice, et s’est dit convaincu qu’à la fin celle-ci se rendra compte que son client n’a ni eu connaissance, ni encouragé ni contribué à la réalisation de plusieurs des griefs que l’on lui reproche.

 

«Beaucoup de choses se disent, et la plupart sont fausses et peuvent entraver notre travail. Comme lorsqu’il se dit que mon client, le gouverneur Salami, sera transféré à Ngazidja. Cela ne se fera pas car les faits dont il est incriminé se sont passés ici à Ndzuani, et la Cour de sûreté de l’Etat est représentée ici», a-t-il dit, ajoutant qu’«il y a des choses qui se font et qui nuisent à notre présomption d’innocence et à notre défense, comme la publication sur les réseaux sociaux du mandat de dépôt émis par la juge d’instruction, ce qui constitue une violation du secret de l’instruction».  


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Le respect du secret de l’instruction, une notion sur laquelle le conseil du gouverneur insistera, et regrettera au passage que certaines autorités s’en passent, «sur la base de  considérations politiques». En même temps, il s’est réjoui du  «respect des droits de la défense» qui «a prévalu jusqu’à maintenant», ainsi que de «la transparence du dossier  au niveau de la justice».

Si la procédure continue d’évoluer de la sorte, j’ai confiance que la justice aboutira à la manifestation de la vérité dans cette affaire», a-t-il dit.


Confiant, maître Abdoulatuf dit l’être. Et même s’il a pris ses précautions pour ne pas fouler au pied le secret de l’enquête, il a tout de même avancé quelques éléments  de sa défense. «Si mon client a reconnu avoir souhaité l’organisation d’une manifestation le 15 octobre, cela ne veut pas forcément dire qu’il a accepté plusieurs des actes visés par l’information judiciaire actuelle. De même, le gouverneur a demandé à être sécurisé à cause des troubles qu’il y avait dans le pays, et cela ne signifie pas qu’il a reconnu avoir commis une faute. Il s’est, d’ailleurs dès le début, dit être prêt à aider à faire avancer l’enquête de la gendarmerie», a-t-il expliqué. Selon lui, les auteurs de l’insurrection armée ont pris la fuite, et l’on demande à son client, qui n’aurait pas participé à leur action, d’expliquer celle-ci. 


«En droit, la responsabilité pénale est individuelle. Certains des insurgés ont regagné Mayotte et ont demandé l’asile politique. Le gouvernement français a dit qu’il ne le leur accorderait pas avant d’avoir eu des discussions avec le gouvernement comorien pour tirer au clair cette affaire. Nous nous tenons à cela : nous souhaitons et encourageons la mise à la disposition de la Justice comorienne de ces individus, car c’est leur témoignage direct qui fera éclater la vérité», a soutenu l’avocat.


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