Elus de la nation, amis de la presse et journalistes se sont retrouvés hier au Retaj pour discuter sur les propositions d’amendements effectués par les journalistes sur le projet de Code de l’information et la communication. En effet, depuis des mois, le collectif des journalistes a essayé d’amender le code, principal document de référence des journalistes. Ces propositions ont été présentées à la commission de lois, aux députés en général et aux amis de la presse pour discussion.
Le directeur général de Hayba Fm a plaidé pour une information plurielle dans le pays. «Les élus ont une tâche lourde à effectuer, nous devons travailler dans une entente conviviale, car nous souhaiterions à ce que ce projet de loi soit examiné et adopté avant la fin de cette session parlementaire qui sera clôturée le dernier vendredi de ce mois» a indiqué Mohamed Saïd Abdallah Mchangama. Un avis partagé par le député et ancien ministre Mohamed Bacar Dossar.
Pour sa part, Idjabou Bakari, journaliste à l’hebdomadaire Masiwa, a présenté les propositions d’amendements du projet de loi effectué par les journalistes. Il a réitéré sur le souhait des journalistes de voir ce projet de loi être examiné et adopté pendant cette session en cours. «Ce code est loin d’être parfait, mais il est perfectible. On estime que dans ce code, il y a matière à travailler de manière à améliorer notre façon de travailler, c’est pour cela que nous nous vous demandons de pencher sur ce projet de loi pour qu’il soit adopté avant la fin de l’année», a-t-il sollicité.
Les participants sont revenus sur l’importance de la communication et la place prépondérante qu’occupent les médias, la régularisation du métier et sa modernisation, le mode de nomination du conseil d’administration des médias et des membres du Conseil national de la presse et de l’audiovisuel, entre autres.
L’ancien ministre Mohamed Ismail, porte-parole à la présidence, a salué cette rencontre qui reste, pour lui, une première du genre. «Tout texte sur la communication doit se baser sur la liberté d’expression, mais vous devrez savoir que ces mots n’ont pas la même signification dans les pays. On ne peut pas se lever le matin, prendre un micro et prétendre être journaliste, il faut apprendre le métier», a-t-il insisté. A son tour, le vice-président de l’Assemblée nationale, Maoulana Charif, a fait l’éloge du quatrième pouvoir. «Nous politiciens, disons que les journalistes n’ont pas de frontières pendant que les concernés estiment qu’ils sont limités, donc un document du genre est important pour étudier ces cas. Nous élus, sommes prêts à vous aider, mais l’exécutif devra aussi porter sa contribution pour que tout aille vite et que cette loi soit adoptée avant la fermeture de cette dernière session parlementaire», devait-il souligner.
Kamal’Eddine Saindou, conseiller en charge de la planification au Cnpa, a rappelé que le code de l’information date de 1994 et nécessite une réactualisation qui doit prendre en compte aux nouveaux enjeux des medias. «Le code de l’information gère tout un secteur, il est là pour gérer le statut des médias, revoir le paysage médiatique, le fonctionnement des médias, le mode de financement… Si ce projet n’est pas adopté on va rester dans un statut archaïque», a-t-il expliqué.
Le député Soulaimana Mohamed, membre de la commission des lois, s’est félicité des propositions des uns et des autres et a promis de défendre l’esprit de la rencontre à l’occasion des travaux d’examen du texte en commission. Les journalistes sont également revenus sur un projet de création d’un syndicat des journalistes professionnels à l’occasion d’une autre séance d’échanges organisée toujours hier en fin d’après-midi (lire page 7).
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