«L’île nature», aime-t-on l’appeler. Mwali est, il ne fait aucun doute, l’île qui regorge du plus grand potentiel en matière de tourisme dans l’archipel des Comores. Mais elle n’est pas, forcément, la destination la plus connue.
Le club Nature de l’Alliance française de Fomboni, à travers son projet «Guide-moi dans ton île», s’est donné pour mission de faire découvrir les cascades, les collines ainsi que la faune et la flore de cette «île magique».
Le projet, lancé il y a à peine trois mois, consiste à produire, via des promenades en pleine nature, des guides d’itinéraires vers les meilleurs sites touristiques de l’île. L’objectif de ce projet, fait savoir le directeur de l’Alliance française de Fomboni, Clément Gautier, est non seulement «d’obtenir un guide promenade concret et efficace de l’île de Mohéli», mais aussi de «permettre aux jeunes Mohéliens de découvrir leur environnement» ou, s’ils le connaissent déjà, «d’en profiter pleinement».
Neuf vidéos produites
Les sorties se font entre élèves, adhérents ou non de l’Alliance française de Fomboni, lesquels sont chargés, au fur et à mesure de leur parcours, de restituer les itinéraires, de présenter la faune et la flore de l’île. Ce qui leur permet, en outre, souligne Clément Gautier, de «travailler leur français». Des guides sous formats vidéo et papier sont ainsi produits et mis, notamment sur le site de l’Alliance française de Fomboni, à la disposition du public, particulièrement des touristes.
Depuis le lancement du projet au mois d’août dernier, neuf vidéos ont été produites, qui présentent les sites de Hagnamwada, Itsamia, Hoani, Kangani, Hamavuna, Sambia, entre autres. Elles font, en moyenne, vingt-cinq minutes et sont accompagnées d’un fichier Pdf, de quatre pages environ, illustré de photos. La distance, le temps de parcours, les difficultés, le dénivelé et l’accès aux sites y sont indiqués. «C’est un outil utile pour les touristes», estime Clément Gautier, et un moyen de développer la ville de Fomboni.
«Les touristes se dirigent souvent vers Nyumashuwa et Laka lodge, sans passer par Fomboni. La capitale, qui devrait bénéficier de ce tourisme, n’en profite pas du tout», explique-t-il. Il est donc essentiel de montrer, à travers ces guides, que «depuis la capitale, on peut faire des choses. Car pour l’instant Fomboni est complètement ignoré par les touristes».
Un guide en shikomori
Les trois premières vidéos produites restituent ainsi les itinéraires allant de Fomboni à la Cascade, Mbatse et Nyumashuwa. Et le fait que les promenades se font à pied permettra de «préserver les sentiers de l’île». «A Mohéli, le patrimoine ce sont les chemins», dit-il différenciant Fomboni des villes comme Domoni, Mtsamdu ya Nzuani, Ikoni ou encore Itsandra, qui possèdent des patrimoines architecturaux. Le projet doit prendre fin en décembre. Trois autres vidéos sont envisagées, dont une en shikomori retraçant l’itinéraire Siri-Zirudani à la montagne Gawani, lesquelles ont pour but de «valoriser la langue comorien et entrainer les enfants à s’exprimer formellement dans cette langue». Ces vidéos seront également accompagnée d’un guide papier toujours en shikomori.
Fouznati Abouleythy, stagiaire,
avec Dayar Sd
LIre aussi ; Début des travaux de la route Fomboni–Miringoni