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L’avenir se forge en marchant

L’avenir se forge en marchant

Sports | -   Hassane Moindjié

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Aucun sort n’est scellé d’avance. Dans la phase finale de la Can qui s’ouvre, la route vers la gloire ou vers la figuration va se construire dans la bataile. Pour les Comores comme pour les autres Nations.

 

Un pari audacieux a été fait, il a été gagné. Désormais, un autre défi est lancé à la trentaine de noms de la feuille de match de la sélection nationale et à leur pays, les Comores. Mais pas que. Ce nouveau chalenge est, également et nécessairement, celui de ces milliers de supporters qui, depuis un jour d’octobre 2015, sur les routes de Moroni et d’ailleurs, promettent que : “leo, kapvatsi mnakipu udjorishangaza. Ro watiti, ro wahuu, sitsowarema”. Il est celui d’un staff technique dopé par la confiance que, désormais, tout le pays lui accorde. Celui des sponsors et d’un coach, Ameredine Abdou, au zénith de sa popularité. C’est aussi le défi lancé à une opinion nationale qui, subitement, se découvre un nouveau rapport avec son sport et avec sa jeunesse. C’est aussi, enfin, celui d’une instance, la Fédération de football des Comores, et d’une institution, l’Etat comorien et ceux qui, aujourd’hui, l’incarnent.
Dans ce nouveau challenge, nul issue, nul dénouement, rien, absolument rien n’est écrit d’avance. “Ni par Dieu, ni par César et encore par tribun”, pour paraphraser un hymne célèbre. Pour toutes les Nations engagées, le chemin vers la fierté, l’Histoire et la grande porte ou, a contrario, vers la figuration et la petite porte, va, comme dans toute entreprise, se construire en marchant. Cela, aussi bien pour les grandes écuries de la compétition que pour les autres. Les habitués des lieux comme pour les nouveaux “invités”.

Les lendemains qui chantent


En effet, dans ces grands rendez-vous internationaux et mondiaux – devenus, désormais, de véritables baromètres des capacités d’un peuple à s’unir autour d’une cause et du degré de vitalité de sa jeunesse – on a vu, par le passé, des sélections nationales qui ont gagné leur place, “in extremis” ou “par miracle”, revenir à la maison en véritables héroïnes. D’autres qui, avant de partir à la chasse, avaient aménagé l’endroit dans leurs salons où elles allaient ranger, aux côtés de tant d’autres trophées glorieux, la “peau de l’ours” qu’elles n’avaient pas encore tuée, revenir au pays en se faisant tout petit. Les sorts inattendus de la Zambie de Christopher Katongo en 2012 au Gabon, de l’Egypte de Mohamed ben Salah à la dernière Can de chez elle, de la France de Kilyan Mbapé, de l’Argentine de Lionel Messi ou encore du Portugal de Cristiano Ronaldo au Mondial de Russie en 2008, sont, à ce propos, des exemples édifiants.

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Une aventure a été vécue. Une autre, sans doute plus exaltante encore et, assurément, plus exigeante, s’impose à toutes et à tous. Elle sera ce que nous aurons voulu qu’elle soit. Une chose est sûre : les victoires ne sourient pas aux résignés et aux partisans du “se contenter du peu qu’on a eu”. Si c’était le cas, il y a bien longtemps que dans nos contrées résignées et attendant “en toute confiance” le bon Samaritain et l’arrivée du messie, on l’aurait su. Elles sont gagnées par les plus volontaristes et, parfois même, en sport comme ailleurs, par les rêveurs les plus fous. Mais, les lendemains qui chantent sourient, surtout et avant tout, aux bucheurs.
La page qui a vu les Comores accéder à leur première phase finale d’une Can a été belle, mais elle est tournée. Le pays va devoir en ouvrir une autre : celle de la gestion effective de cette phase finale. Autrement dit, une toute autre page. Et si le passé, aussi radieux soit-il, peut aider à mieux appréhender l’avenir, il ne le livre pas sur un plateau. Le succès ne peut être que le fruit d’un effort soutenu, d’une volonté sans faille. La forte mobilisation du pays durant la campagne des qualifications n’a pas été vaine et n’y aucune raison pour qu’il en soit autrement pour celle qui s’annonce.

Se lever tôt


Pour ce faire il faut que, dès aujourd’hui, le pays et les acteurs en première ligne, aux premiers rangs desquels les instances sportives et l’Etat, prennent l’exacte mesure de l’enjeu, se remettent au boulot. Qu’ils prennent leurs responsabilités en faisant ce pourquoi ils sont où ils sont. Aujourd’hui bien plus qu’hier, à tous les niveaux, de manière urgente.
C’est la seule manière de mettre le plus de chance du côté du pays, de sa jeunesse et de son sport, et de montrer à ces centaines de milliers de jeunes des quatre îles qu’avec une volonté inébranlable on peut déplacer les montagnes, quelles qu’il soit, et accéder à ses rêves les plus audacieux.
En effet, comme le bonheur, l’avenir appartient à celles et ceux qui savent se lever tôtn

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