De l’hôtel Al Amal avec les jeunes en passant par l’hôtel Florida avec la notabilité de Mutsamudu ou à Bambao Mtsanga avec les confréries, le message de la notabilité du pays était unique : la paix, condition sine qua non pour le décollage économique du pays.
Devant un parterre de jeunes de Mutsamudu à l’hôtel Al Amal, le notable Ismaila Abdou, à la tête d’une forte délégation, aborde avec un langage teinté de civisme, les discussions, rappelant l’époque où l’unité du pays était le crédo de toute une génération. «Vous êtes loin d’imaginer que plus de 40 ans d’indépendance, on a eu autant de chefs d’Etat pour le pays. Ce n’est pas le cas dans d’autre pays. Comment peut-on envisager un développement dans un tel contexte», s’est-il demandé.
Le notable ira jusqu’à déplorer la perte des repères qui ont toujours fondé la nation et le manque de patriotisme. «Personne ne viendra construire ce pays à votre place. Aide-toi et le ciel t’aidera, comme dit l’adage», dira-t-il.  Il appelle à en finir avec ce carcan de l’insularité et du régionalisme pour penser d’abord au pays. «Et pour cela, il nous faut un changement de mentalités comme l’a fait le Rwanda qui, en si peu de temps, a pu impulser l’économie de tout un continent», ajoutera-t-il. Ismaila Abdou dit être persuadé que «si la notion d’appartenance à un pays indivisible était bien acquise chez les jeunes, aucun n’oserait braquer son arme contre l’autre. Mais si cela se fait, c’est parce que l’éducation, la culture, les us et coutumes devant constituer le ciment de notre société sont en voie de disparition».
Si la notabilité, celle de Ngazidja en particulier, propose sa médiation, après les événements de la médina avec des hommes armés, c’est en symbiose avec la démarche de la notabilité de Mutsamudu qui s’est constituée, elle aussi, en médiatrice de la crise pour demander la cessation des hostilités.
A l’hôtel Florida où ils se sont retrouvés entre notables, les discussions ont abouti à un communiqué conjoint condamnant «tout acte pouvant mettre en péril l’unité nationale, la paix civile et l’image de l’Union des Comores, pays paisible».  Le communiqué signé par les notables appelle les citoyens ayant des armes à les rendre sans délai. Les notables se sont constitués en comité de sage «pour faire face aux défis sociaux et aux mutations sociologiques, mais aussi pour interpeller les institutions républicaines en cas de nécessité».

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Pour rappel, le président de la République avait haussé le ton lors de la cérémonie de pose de la première pierre de la route Moya-Sima. «Les actes terroristes menés le jour du référendum et tout récemment dans la Médina de Mutsamudu, qui  n’ont rien à voir avec le combat politique, auront une réponse à la mesure de la menace que certains font planer non seulement sur la population de nos îles, mais aussi sur  le développement et l’émergence de notre pays et son image à l’extérieur», avait-il fait savoir avant de poursuivre : «désormais, et cela constitue une urgence, l’accent sera mis non seulement sur la prévention contre de tels actes, mais aussi sur la prise en compte globale des défis sécuritaires, dans toutes nos politiques de développement».
Et le chef de l’Etat de promettre une intensification des actions de formation et d’équipement des forces de sécurité et de police du pays. «Dans tous les cas, nos forces doivent être dotées des moyens pour pouvoir faire respecter la loi, assurer la liberté de circulation des biens et des personnes, rassurer les investisseurs qui créent la richesse et surtout inspirer l’estime et la confiance chez les citoyens «, a-t-il fait observer.

M.Mbaé

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