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«Les assaillants étaient revenus avec d’autres exigences», selon le ministre Souef El-Amine

«Les assaillants étaient revenus avec d’autres exigences», selon le ministre Souef El-Amine

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Jeudi dernier, les insurgés de la médina de Mutsamudu devaient déposer les armes conformément à l’accord signé par les représentants du gouvernement, des hommes encagoulés et de la notabilité de Mutsamudu. Il ne fut rien puisque les hommes armés ont campé sur leurs positions et réclamaient désormais la libération de prisonniers. Dans une conférence samedi matin, le ministre des affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, a livré les dernières informations après avoir reçu le corps diplomatique accrédité aux Comores. Quelques heures, plus tard, la médina tombait sous le contrôle des forces de l’ordre.

 

Six jours depuis que la population de Ndzuani faisait avec une situation d’affrontement entre des hommes cagoulés et armées et les forces de l’ordre en particulier dans la médina de Mutsamudu et ses environs. C’est dans ce contexte, après l’échec des négociations pour obtenir le désarmement de ces civils armés présumés, que le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine a livré les dernières informations à la presse avant-hier matin depuis son département ministériel avant l’intervention de l’armée à l’intérieur de la médina quelques heures plus tard. «Après d’intenses négociations qui ont fini par l’obtention d’un accord à 4h du matin de vendredi dernier pour notamment procéder au ramassage des armes, les assaillants ne l’ont pas respecté. Ils sont revenus avec d’autres exigences notamment la libération de certaines personnes que nous savons en détention pour des sujets qui n’ont rien à voir avec la situation actuelle. Malgré le fait que nous devons lutter contre l’impunité, nous nous sommes trouvés dans un piège en accordant à ces personnes armées la possibilité de s’en tirer à bon compte» a expliqué le chef de la diplomatie qui n’exclut pas en revanche des suites pour ceux qu’ils qualifient de «commanditaires» d’autant plus que la situation est revenue à la normale depuis samedi après-midi. Souef Mohamed El-Amine qui a reçu la communauté internationale samedi matin et qui trouve que celle-ci «est en phase avec notre volonté de dialoguer» a insisté sur les conséquences des évènements de Ndzuani.

Prôner le dialogue

 «Aux Comores, nous ne fabriquons pas d’armes. Il faut donc chercher à connaitre leur origine, qui les a achetées, qui les a distribuées, qui les détient et dans quels buts. Barricader des routes, couper le courant, fermer le port entre autres actions, c’est condamner des innocents dans une situation dans laquelle, les malades ne peuvent pas se rendre à l’hôpital ni se soigner, les élèves ne suivent pas les cours, les employés ne peuvent se rendre au travail. Prendre des hommes, des femmes et des enfants en bouclier humain, être armés et cagoulés ne sont pas des pratiques comoriennes» dénonce vigoureusement le conférencier. Ce dernier affirme que l’armée-à qui il rend hommage pour avoir retroussé les manches pour déblayer les routes barricadées- a fait preuve de patience et de professionnalisme «dans le but d’éviter un carnage».


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Le ministre des Affaires étrangères regrettera «les deux pertes en vies humaines et les blessés». D’autres regrets pour le ministre en ce qui concerne la dernière déclaration du chef de l’opposition ainsi que les informations relayées par les médias étrangers. «Nous avons lu les dernières déclarations dans lesquelles, des responsables cautionnent le fait que des jeunes prennent les armes à un moment où tout le monde prône le dialogue. Quand on dit que le problème des Comores, c’est Azali Assoumani, il faudrait réfléchir deux fois avant de parler. Mais l’on n’est pas surpris par cette déclaration du chef de l’opposition, lui qui fut ministre lors du débarquement à Ndzuani, un fiasco total» devait-il répliquer. Pour certains organes de la presse plus particulièrement les médias étrangers, Souef Mohamed El-Amine estime qu’ils diffusent des informations non vérifiées. Il s’en prendra également aux Comoriens de l’étranger qui, sur les réseaux sociaux, remettaient en cause l’accord signé par les représentants des hommes encagoulés, le gouvernement et les notables de Mutsamudu.
«Comment quelqu’un passerait toute la nuit pour arracher un accord s’il n’est pas fiable. Ce sont les assaillants qui ne l’ont pas respecté» tranche-t-il.


Mohamed Youssouf


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