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Création de la nouvelle société de l’eau (Sonede) / Ma-mwe alimente actuellement 5.600 abonnés à Ngazidja

Création de la nouvelle société de l’eau (Sonede) / Ma-mwe alimente actuellement 5.600 abonnés à Ngazidja

Société | -   Nazir Nazi

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La scission de la société comorienne de l’eau et de l’électricité (Ma-mwe) en deux entités a été décrétée au mois dernier par le chef de l’Etat. Les cadres et techniciens du secteur de l'eau planchent sur divers aspects liés à au traitement et à la gestion du précieux liquide depuis hier au Retaj Hotel. Il a été estimé dans cette note que moins de 5% de la population aurait accès à un service, géré en toute sécurité, d’eau potable bien que 79% de la population ait accès à une source d’eau améliorée (source : Eds-Mics 2012). Al-watwan s'est intéressé à ce que l'on peut attendre de la future société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) ainsi que ses défis,

 

Cette nouvelle société s’occupera, désormais, de la constitution d’un patrimoine hydraulique de l’Etat et sa gestion sur toute l’étendue du territoire. Elle assurera également la production, le traitement, la distribution de l’eau potable et d’en assurer le contrôle de la qualité. Elle a aussi comme objet «l’exploitation et l’entretien des installations de captage, du traitement et de la distribution de l’eau potable, la mise en place d’une politique commerciale et de recouvrement», peut-on voir dans ledit décret.


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Dans notre dernier entretien à ce sujet, le directeur général de la société comorienne de l’eau et de l’électricité (Ma-mwe), Abdou Saïd Mdahoma, a montré que c’est une fierté pour la société si le gouvernement estime aujourd’hui qu’elle est capable de relever un tel défi. Toutefois, «c’est un travail de longue haleine. Il y a du pain sur la planche. Nous avons déjà monté une commission composée de cinq personnes au sein de la société, pour l’étude du secteur», a-t-il ajouté.
Pour alimenter, à l’heure actuelle, ses 5.600 abonnés, du moins ceux qui sont connus et recensés à Ngazidja, Ma-mwe se sert de trois sources. Il s’agit notamment des deux puits de Vuvuni, à savoir Tp5 et Onu4, ainsi que l’eau souterraine provenant du puits de  Mde qui est le Tp1.


Ce qui permet à la société d’avoir une capacité de production journalière de près de 14 à 15 mille m3 par jour, soit une capacité de pompage de près de 14 à 15 millions de litres par jour. Les soixante-deux agents de la direction de l’eau sont techniquement repartis dans les trois services de production, de distribution et d’études de projet.

Ma-mwe et l’eau

«Il nécessitera un recrutement évolutif vu qu’il s’agit d’une société nationale. Sonede ne va pas uniquement exploiter ces trois sources d’eau. Elle est une société nationale», a expliqué un cadre de la maison mère. A l’entendre, il serait question d’un ajout probable du personnel de l’Union des comités de l’eau d’Anjouan (Ucea) et de celui de l’Union des comités de l’eau de Mwali (Ucem) dans le fichier de Sonede parce que la gestion de l’eau dans ces deux îles n’est pas assurée par Eda et Ma-mwe.


Aujourd’hui, le prix de la demande de branchement d’eau auprès de Ma-mwe est de 10 mille francs pendant que les devis varient selon les distances et les conduites d’eau. Le prix du branchement est supérieur ou égal à 65 mille francs. Toutefois, «la nouvelle société d’eau procédera à la migration et régularisation des clients qui sont légalement branchés dans les réseaux d’eau gérés par les communautés», nous a-t-on confié.

Revue à la hausse du prix du litre ?


Par contre, des cadres de Ma-mwe estiment qu’il nécessitera une étude tarifaire du litre d’eau, surtout que le prix, fixé depuis la création de la société en 1978, reste le même. Ce qui engendre à nos jours une vente à perte dans la mesure où le prix du litre est 220 francs/mille litres d’eau, soit 0,22 francs le litre. «Comment se fait-il qu’on achète le litre d’eau minérale à 350 ou même 400 francs alors que Ma-mwe vend mille litres à 220 francs ? Sans une revue à la hausse du prix du litre, Sonede pourrait être un mort-né. On trouve le plus souvent des factures de 2 mille francs dans le service d’eau. Heureusement que l’argent des kilowatts facilitait le paiement de 62 agents du service eau», a-t-il été révélé. Pourtant, une direction de l’eau devra désormais se prendre en charge.


Avec un capital social de 600 millions divisé en six mille actions de 100 mille francs, le siège de la Sonede est fixé à Moroni, avec des principales succursales à Mutsamudu et à Fomboni.

Dans l’article 48 dudit décret, « la société nationale d’exploitation et de distribution des eaux a repris certaines missions de la société Ma-mwe. A cet effet, le présent décret enlève à ladite société les missions et compétences qui sont liées à l’objet de la Sonede».
Au niveau des autres îles, à Ndzuani et Mwali, la gestion de l’eau est assurée par des associations, à savoir, l’Union des comités de l’eau d’Anjouan (Ucea) et l’Union des comités de l’eau de Mwali (Ucem). La nouvelle Sonede va assurer la gestion de l’eau dans tous ses aspects sur l’ensemble du territoire national.
Un arrêté portant attribution aux sociétés Ma-mwe et Eda la gestion de l’eau sur l’ensemble du territoire de l’Union des Comores a été signé le mois de mai par l’ex-vice-président en charge du ministère de l’Energie, Djaffar Ahmed Saïd Hassani. Suite à des recommandations du conseil des ministres du 28 avril, l’arrêté N°18 - 012 a confié le monopole de l’eau à la société comorienne de l’eau et de l’électricité (Ma-mwe) et la société d’électricité d’Anjouan (Eda).


Lire aussi : Abdou Saïd Mdahoma, DG de la Ma-mwe / «Une électricité 24h/24, ce n’est pas un rêve»


 

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