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Enquête sur le corps retrouvé tout près de Panda / Neuf personnes placées en garde-à-vue

Enquête sur le corps retrouvé tout près de Panda / Neuf personnes placées en garde-à-vue

Société | -   Abdou Moustoifa

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La police judiciaire et la brigade des recherches, à pied d’œuvre depuis dimanche, ont déjà procédé aux premières arrestations dont six hommes et trois femmes. Les enquêteurs privilégient la thèse criminelle.

 

Les nuages qui planaient sur l’enquête diligentée par les autorités judicaires suite à la découverte d’une voiture abandonnée entre Itsundzu et Panda ya Mbadjini samedi dernier, commencent à s’amonceler.  Au lendemain de la récupération sur le lieu d’un corps calciné probablement consumé par les flammes, les enquêteurs ont tenu à livrer les premiers éléments jugés «non» compromettants. Jusqu’à hier lundi, il y avait eu, au total, neuf arrestations, dont trois femmes (quatre se trouvent dans les locaux de la police nationale pendant que les autres sont à la gendarmerie).


 

Piste criminelle


Elles se trouveraient en garde à vue, selon le commandant de la gendarmerie, Ramadani Mdahoma. Une rencontre a eu lieu, hier lundi matin à la gendarmerie en présence de la plupart des chefs des services à qui on a confié les investigations. «La brigade des recherches, la police judicaire, le commissariat de la police nationale et la brigade de Fumbuni, étaient tous là, représentés par leurs chefs. Nous avons convoqué cette réunion de briefing pour échanger, afin de faciliter l’évolution de l’enquête. Comme vous l’avez remarqué, le rythme est le même depuis que les équipes ont récupéré le corps dimanche. C’est pour nous, une manière de partager les informations», a poursuivi le commandant de la gendarmerie lors de notre entretien.


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Pour ce qui est du sexe du corps, le mystère persiste encore, même si le procureur de la République, Mohamed Abdou, présent lors de l’entrevue, s’appuyant sur les examens du médecin légiste, parle d’un homme. Ni le commissaire Nassuf Kaissan, ayant pris part à la séance de travail présidé par Ramadan, ni le procureur de la République, n’ont souhaité laisser filtrer la moindre information sur l’origine de la victime. Le secret de l’instruction oblige, nous ont-ils dit.

 

La confidentialité était au rendez-vous concernant les identités des personnes placées en garde à vue encore moins leurs villes d’origine. Grâce à la plaque d’immatriculation, les enquêteurs ont réussi à identifier le propriétaire de la voiture. Accident ou homicide ? Le commandant Ramadani Mdahoma, qui est le premier à avoir révélé le nombre des personnes arrêtées, a précisé que la seule piste privilégiée en ce moment est la piste criminelle. «Les indices que nous disposons renforcent cette thèse», ont rassuré nos interlocuteurs sans plus de détails. Il faut rappeler que la carcasse de la voiture était soigneusement garée à gauche de la route.


Signaler les disparitions d’une voiture ou d’un être humain


La position du véhicule laisserait penser qu’il se dirigeait vers Moroni. Autre fait surprenant : le corps était retrouvé sur les sièges de derrière de la voiture. Seule question qui a tenu tout le monde en haleine : pourquoi une voiture a pu rester là sans éveiller la curiosité des passants ?

Les Comoriens n’ont pas encore la culture de signaler les disparitions d’une voiture ou d’un être humain. Voilà pourquoi nous avons mis tout ce temps. Il y a aussi le fait que la voiture ne se trouvait pas en bas du ravin. Donc pour les habitants, il s’agissait d’un accident», estime le patron des officiers de la police judiciaire, Ahmed Abdou.

Et le commissaire Nassuf Kaissane de regretter l’attitude de négligence dont ont fait preuve les personnes qui ont eu à traverser cette zone du drame sans chercher à savoir ce qui s’est passé. "Veiller à la sécurité du pays, n’est pas seulement l’affaire des gendarmes et des policiers. Personne n’a prêté attention. Nous devons changer ces mentalités», a plaidé le commissaire.

 


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