Le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) organise, dès ce lundi 10 décembre dans ses locaux, une réunion technique portant sur un projet de mise en place d’un observatoire des médias aux Comores. Durant, cette séance d’une semaine, un expert dépêché à Moroni par Actions médias francophones (Amf) va échanger avec les acteurs nationaux. Le Cnpa a déjà lancé l’initiative, en avril dernier, à la suite des échanges préliminaires avec Loic Hervouet qui a eu à étaler les modes et systèmes d’autorégulation des medias en dégageant la différence entre «le conseil de la presse», «l’observatoire des medias» et «le médiateurs de la presse».
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Cet observatoire aura comme vocation de jeter un œil attentif sur l’offre des médias de la place en termes de contenu, la qualité de l’information, l’analyse des pratiques de la profession journalistique. Les médias, la société civile, les maisons d’éditions seront représentées dans ce club.
«Avec l’Amf qui fait partie de nos partenaires, nous avons un plan d’action avec plusieurs projets. Il y a un travail qui concerne la professionnalisation du métier notamment l’organisation des formations. A la fin de celles-ci, nous comptons mettre en place un centre de formation professionnelle. L’autre volet concerne la structuration avec la distribution des journaux, en réduisant les charges. La troisième étape est celle de l’organisation. D’où notre initiative de vouloir créer un observatoire. L’arrivée de cette mission s’inscrit dans ce dernier point», a fait savoir le conseiller du Cnpa, Kamal’ Eddine Saindou, un des pionniers de ce projet.
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La première étude menée lors de la phase 1 en avril avait permis au régulateur et aux professionnels du métier d’appréhender les enjeux et mécanismes liés au concept d’autorégulation. Du 10 au 15 décembre, l’assistance devra procéder à l’identification des personnes voulant assurer le fonctionnement de la nouvelle instance. Ce qui enclenchera la préparation et l’élaboration des textes censés réguler cette plateforme.
Dans le pays, seul le journal Al-watwan a initié un conseil des lecteurs.
L’idée est de donner la parole au public afin qu’il apporte son point de vue sur l’évolution du quotidien plus particulièrement le contenu. «Le cas d’Al-watwan est un premier geste d’autorégulation. Mais en attendant, nous voulons lancer un conseil de la presse qui aura un droit de regard sur tous les médias du pays. On y analysera le contenu. Ses membres veilleront au respect de l’éthique et de la déontologie. Grâce à celui-ci, l’opinion aura son mot à dire sur les informations qu’on lui propose quotidiennement. Ainsi, il naitra une confiance entre le journaliste et son lecteur. L’objectif principal de la démarche est d’améliorer, de professionnaliser le secteur. Des éditeurs, des journalistes et la société civile s’y retrouveront pour analyser la manière dont les journalistes traitent l’information. Seuls les journalistes peuvent discuter des problèmes relatifs à l’éthique», a ajouté Kamal’Eddine Saindou qui reste persuadé que plusieurs sujets comme la place des réseaux sociaux pouvaient être abordés par l’observatoire.
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