logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Arrestation du gouverneur de Ndzuani / Soutiens et opposants du régime se livrent

Arrestation du gouverneur de Ndzuani / Soutiens et opposants du régime se livrent

Politique | -   Mohamed Youssouf

image article une
Du côté de l’opposition plus particulièrement du parti Juwa, bien que l’on déplore ce qui s’est passé et que l’on demande que la vérité surgisse, l’arrestation du gouverneur Salami passe mal. Selon le député Ibrahim Mohamed Soulé, «nous avons devant nous les mêmes manœuvres qui étaient utilisées pour l’immunité des parlementaires, à savoir, des accusations sans fondements, sans preuves». Pour Sounhadj Attoumane et la mouvance présidentielle, le gouverneur «s’est rendu coupable au moins de complicité». «Tout le monde s’est rendu compte qu’il a été complice de cette déstabilisation du pays. Il est au moins coupable de cette complicité pour la commission d’actes criminels contre les Comoriens et l’État», dit-on.

 

«Nous devons absolument mettre la main sur les armes et appréhender les responsables de cette situation pour qu’il y ait une paix durable», tel est le message envoyé dernièrement par le chef de l’État, Azali Assoumani, depuis la médina de Mutsamudu. Il faut dire que par appréhender les responsables, il était question des insurgés et des complices. C’est dans ce contexte que le gouverneur de Ndzuani, Salami Abdou Salami se retrouve aujourd’hui en résidence surveillée, lui qui est soupçonné d’avoir joué un rôle direct ou indirect lors des évènements de Ndzuani.


Cette arrestation est tout ce qu’il y a de normal et de logique à en croire les ténors de la mouvance présidentielle. En effet, pour Sounhadj Attoumane, le gouverneur «s’est rendu coupable au moins de complicité». «Tout le monde s’est rendu compte qu’il a été complice de cette déstabilisation du pays. Il est au moins coupable de cette complicité pour la commission d’actes criminels contre les Comoriens et l’État. Les condamnations devront par conséquent être à la hauteur de la gravité de ce qui s’est passé. Les responsabilités de tout un chacun doivent être rétablies. Le gouverneur est probablement acteur ou commanditaire», a accusé Sounhadj Attoumane pour qui, le gouverneur de Ndzuani n’a posé aucun acte tendant à demander le rétablissement de la situation.


LIre aussi : Le désarmement, la priorité des autorités



«En tant que premier magistrat de l’île, il n’a pas demandé l’aide du président de la République mais au contraire, il a disparu de la circulation, il a déserté son fauteuil. Il y a des médias, il aurait pu prendre la parole, appeler à la paix mais il s’est contenté d’un simple communiqué sur internet. Encore une fois, il s’est rendu coupable d’une tentative de scission d’une partie du territoire», s’emporte-t-il, joint au téléphone par Al-watwan.


Pour l’ancien ministre Houmed Msaidié, moins catégorique, le gouverneur doit être entendu par la justice. «Il y a surement des questions qui doivent lui être posées. Pendant l’insurrection, il était invisible et puisque les gouverneurs n’ont pas d’immunité, il est justiciable comme tout le monde. Et puis rappelons qu’il a été arrêté dans une clinique à quelques pas de l’endroit où se trouvaient les insurgés. Il a également reconnu être derrière une opération ville morte qui aura conduit à cette situation. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est impliqué mais si c’est le cas, c’est grave et il doit répondre devant la justice», explique-t-il avant de confirmer que Salami Abdou Salami a tenté vainement de se rendre à Mayotte.


«Nous savons qu’il a vainement essayé de négocier sa réédition avec le consul et l’ambassade de France pour se rendre à Mayotte», affirme Msaidié qui parle de «terrorisme» pour qualifier les évènements. Plus incisif en ce qui concerne l’Union de l’opposition, Houmed Msaidié déclare que cette dernière «ne voulait plus entendre parler de dialoguer pensant que ce plan de Ndzuani allait permettre son retour au pouvoir. Raison pour laquelle, elle s’est retirée du dialogue».
Du côté de l’opposition plus particulièrement du parti Juwa, bien que l’on déplore ce qui s’est passé et que l’on demande que la vérité surgisse, l’arrestation du gouverneur Salami passe mal.


Lire aussi : Des insurgés aux mains des gendarmes à Mayotte 



«On arrête non pas un élu mais un grand élu sans aucune forme de considération à son égard. Quand on parle de flagrant délit, il faudrait nous expliquer parce que Salami n’a pas été arrêté en possession d’armes, ou en compagnie des insurgés encore moins au lieu où les évènements se sont déroulés. Nous avons devant nous les mêmes manœuvres qui étaient utilisées pour l’immunité des parlementaires, à savoir, des accusations sans fondements, sans preuves. Sans aucun mandat du procureur ou du juge. On met en résidence surveillée un grand élu sans aucune base légale. C’est après les faits qu’on cherche à régulariser la situation», dénonce le député Ibrahim Mohamed Soulé pour qui l’arrestation est basée sur des «on dit».


Le parlementaire ira jusqu’à évoquer «une justice à deux vitesse» en prenant l’exemple de la citoyenneté économique. «Sambi est en prison pour dit-on 6 mille passeports vendus et Ikililou est libre pour 25 mille passeports vendus. L’on est devant une certaine iniquité de la Justice», accuse-t-il. L’ancien secrétaire général du parti Juwa déplorera également «des coupables tout trouvés dès le début des hostilités» en s’appuyant sur les propos de deux ministres qui accusaient d’emblée le parti Juwa.


LIre aussi : Ndzuani / Les nominations se poursuivent dans l’administration


 

Commentaires